En juin 2024, le gouvernement avait promis une baisse du tarif réglementé de 10 % à 15 % pour le mois de février prochain. EDF (Électricité de France) confirme ces prévisions ce 27 juillet.
Dans un communiqué publié le samedi, EDF a fait état de l’amélioration de son bénéfice de 21 % à 7 milliards d’euros au premier semestre de l’année en cours, grâce au redressement de la production nucléaire et hydraulique. Le PDG du groupe, Luc Rémont, expliquait que « ces résultats opérationnels et financiers en progression » au premier semestre « témoignent des efforts menés par l’ensemble des équipes d’EDF pour retrouver de hauts niveaux de production » électrique.
Le groupe affirmait, dans son communiqué, que la production nucléaire en France a augmenté de 19,4 térawattheures (TWh) au premier semestre, atteignant 177,4 TWh. Grâce au redressement de sa production nucléaire depuis l’an dernier, « l’estimation de production nucléaire en France est attendue dans le haut de la fourchette 315-345 TWh pour 2024 et celles de 2025 et 2026 sont confirmées dans la fourchette 335-365 TWh », ajoute EDF.
Fort d’un bénéfice record de 10 milliards d’euros en 2023, EDF avait tourné la page d’une année 2022 catastrophique marquée par une perte record de 17,9 milliards d’euros à cause de difficultés dans ses barrages et de problèmes de corrosion dans de nombreuses centrales. En 2022, EDF n’a, pour rappel, pas profité de la flambée des prix de l’électricité sur les marchés en raison de l’obligation faite par l’État de vendre de l’électricité à ses concurrents à des prix trop bas. Ce qui n’est plus le cas depuis l’année dernière.
EDF a une visibilité sur les prix de l’électricité jusqu’à environ la fin de la décennie
Mais la tendance s’est inversée cette année en raison des prix en forte baisse. EDF s’attend d’ailleurs à « un recul significatif » de sa rentabilité au deuxième semestre par rapport à l’année dernière. Luc Rémont explique que « la détente des prix de marché induit une perspective de revenus pour EDF plus faible ». « Nous avons désormais une visibilité sur les prix jusqu’à environ la fin de la décennie, qui montre, après une baisse très rapide, une stabilisation à un niveau beaucoup plus bas que ce que nous avions l’année dernière à la même période », avait fait savoir le même responsable. Il faut savoir que les contrats d’achat d’électricité à terme pour l’année 2025 se négociaient à environ 73 euros le MWh en juin, contre encore 90 euros le MWh en janvier dernier et 146 euros le MWh il y a un an.
« Nous devons évidemment anticiper cette baisse des prix en mettant en œuvre tout ce qui est nécessaire en termes de transformation, de performance économique pour continuer à dégager une capacité de financement importante pour les investissements nécessaires à la transition énergétique », avertit déjà le PDG du groupe qui compte sur son plan d’entreprise « Ambitions 2035 », visant à accompagner les clients « dans la réduction de leur empreinte carbone », à produire « plus d’électricité décarbonée », à développer les réseaux et accélérer sur les « solutions de flexibilité » pour contrebalancer les effets de l’intermittence des énergies renouvelables.
Accablé par une énorme dette de 54,2 milliards d’euros, EDF a besoin d’investissements d’environ 25 milliards d’euros par an pour, entre autres, la gestion de son parc vieillissant, le financement du défi de la relance du nucléaire en France et en Europe, ainsi que pour la poursuite du déploiement de sa production éolienne et solaire, dans un contexte de besoins électriques croissants pour sortir des énergies fossiles.
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