Le gouvernement français met en place plusieurs mesures concernant les prix de l’électricité, visant à ajuster les coûts pour les consommateurs et les entreprises. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a demandé au ministre de l’Économie, Roland Lescure, de travailler sur des scénarios permettant de baisser les prix de l’électricité pour les Français.
Toutefois, le chemin vers une baisse effective des coûts reste complexe en raison des divers facteurs en jeu. L’un des leviers envisagés par le gouvernement pour baisser les prix de l’électricité est la réduction des taxes, en particulier les « tarifs d’accise », qui sont actuellement deux fois plus élevés pour l’électricité que pour le gaz. En 2025, le tarif d’accise sur l’électricité s’élève à 29,98 euros/MWh pour les ménages, contre 15,43 euros/MWh pour le gaz.
Selon Andreas Rüdinger, expert en énergie à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), une baisse de ces taxes permettrait de rendre l’électricité décarbonée moins coûteuse que les énergies fossiles comme le gaz.
Les enjeux fiscaux et la compensation du manque à gagner
Cependant, cette baisse de taxes soulève des préoccupations concernant l’impact sur les finances publiques. Le ministre Roland Lescure a souligné qu’il fallait trouver des solutions pour financer cette réduction sans nuire au budget de l’État, notamment après l’effet du « bouclier énergétique » sur le déficit public. Les discussions sur ce sujet sont en cours dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2026.
Cette situation met en lumière un défi majeur pour le gouvernement : parvenir à une transition énergétique efficace tout en maintenant la stabilité économique. Le passage à des sources d’énergie plus durables est un objectif de longue date, mais il nécessite des ajustements fiscaux et budgétaires considérables pour ne pas impacter les ménages et les entreprises de manière trop brutale.
L’impact des certificats d’économie d’énergie sur les factures d’électricité
Un autre facteur influençant les factures d’énergie des Français est l’augmentation des certificats d’économie d’énergie (CEE). Ces certificats obligent les fournisseurs d’énergie à acheter ou réaliser eux-mêmes des actions visant à réduire la consommation d’énergie. Depuis le 1er octobre 2025, les obligations liées aux CEE ont augmenté de 27%. Bien que certains fournisseurs aient déjà répercuté cette hausse sur les prix, d’autres, comme Octopus, ont intégré cette augmentation dans leurs contrats.
EDF, par exemple, prévoit que cette hausse des CEE affectera ses tarifs de l’électricité à partir du 1er janvier 2026. Les clients d’EDF verront donc une augmentation de leur facture en raison de l’impact des CEE, bien que le montant exact n’ait pas encore été précisé par l’entreprise.
L’augmentation des CEE représente un coût supplémentaire pour les consommateurs, bien que ces certificats soient censés soutenir des initiatives de réduction de la consommation énergétique. Ce système vise à encourager l’efficacité énergétique à long terme, mais il a un effet immédiat sur les factures des ménages et des entreprises, ce qui pourrait compliquer davantage la gestion des coûts pour les consommateurs.
Le gouvernement doit trouver un équilibre délicat entre soutenir la transition énergétique et éviter d’alourdir trop rapidement la facture énergétique des Français. Si les taxes sur l’électricité peuvent être ajustées, les certificats d’économie d’énergie sont une mesure plus complexe à gérer, car elle implique à la fois des acteurs publics et privés dans la chaîne de financement de la transition énergétique.








