La hausse annoncée de la facture de l’électricité dès le 1ᵉʳ février prochain n’a pas manqué de faire réagir l’UFC-Que Choisir qui dénonce une décision sans lien avec les coûts de production de l’énergie en France, et met d’ores et déjà en garde sur les conséquences dramatiques d’une réévaluation des prix sur les ménages.
À travers un communiqué diffusé sur son site vendredi 12 janvier, l’association des consommateurs UFC-Que Choisir s’est élevée contre les hausses annoncées de la facture d’électricité pour l’année 2024, dont la première devrait intervenir dès le 1ᵉʳ février prochain. « L’UFC-Que Choisir dénonce aujourd’hui la perspective d’une nouvelle hausse du prix de l’électricité de 10 % le 1ᵉʳ février, sans lien avec les coûts réels de production de l’électricité en France, et s’alarme des conséquences dramatiques qu’elle aurait sur les ménages », met-elle en garde.
L'appel à Gabriel Attal
Relevant que le tarif réglementé de vente de l’électricité a déjà subi, en deux ans, une revalorisation de 30 %, ce qui a fortement grevé le pouvoir d’achat des ménages, elle en appelle désormais à une décision conciliante et apaisante du tout nouveau Premier ministre pour « montrer sa volonté d’œuvrer pour la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs ». Pour ce faire, l’UFC-Que Choisir demande à Gabriel Attal de « geler la hausse du tarif réglementé de vente de l’électricité, ou a minima en la limitant, afin qu’elle n’excède pas 2,5 %, c’est-à-dire l’inflation attendue en 2024 », comme estimée par la Banque de France.
Éviter une lourde amputation au pouvoir d'achat
Chiffres de rappel à l’appui, l’association fait remarquer qu’avec la nouvelle hausse de 10 % que projette la commission de régulation de l’énergie (CRE) dès le 1ᵉʳ février prochain, la facture annuelle moyenne d’un ménage au tarif réglementé (TRVE) passerait à près de 2235 euros, contre 1604 euros, il y a un an, soit une hausse de 39,3 %. Un taux qui équivaut à une perte de pouvoir d’achat de près de 630 euros. L’amputation pourrait même atteindre et « dépasser les 1 000 euros pour les habitants de passoires thermiques particulièrement énergivores », au moment où « de nombreux ménages renoncent aujourd’hui à se chauffer en raison du prix de l’électricité ou doivent arbitrer entre se chauffer et se nourrir », alerte l’association.
Trois bonnes raisons pour surseoir à cette augmentation
Cette dernière appuie sa demande à Gabriel Attal sur au moins trois titres qui rendent cette augmentation de la fiscalité « injustifiée ». UFC-Que Choisir évoque en premier particulièrement le contexte général d’inflation inapproprié. Par ailleurs, la hausse « s’expliquerait d’autant moins que le chiffrage du TRVE par la CRE permet déjà au Gouvernement de réaliser d’importantes économies », trouve l’association. Elle voit également en cette augmentation une mesure paradoxale « malvenue » avec « la politique énergétique du Gouvernement vise une électrification massive des usages ».