La fin du tarif réglementé de l’électricité nucléaire, prévue pour le 31 décembre 2025, soulève des inquiétudes quant à l’impact sur les factures des consommateurs en 2026. Ce changement concerne le dispositif Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique).
Un dispositif qui obligeait EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à des prix avantageux, soit à 42 euros le mégawattheure (MWh), alors que les prix du marché dépassaient souvent les 80 euros. L’objectif de l’Arenh, mis en place en 2010, était de libéraliser le marché de l’électricité européen et de garantir des prix compétitifs pour les consommateurs.
Cependant, la fin de ce dispositif ne signifie pas la disparition des coûts liés à l’énergie nucléaire, bien au contraire. À partir de 2026, toute la production d’EDF sera vendue au prix du marché, qui varie en fonction de l’offre et de la demande. Cette évolution vise à répondre aux préoccupations soulevées par la concurrence et les investissements insuffisants dans le secteur nucléaire. Jean-Bernard Lévy, ancien PDG d’EDF, avait exprimé en 2021 que l’Arenh exposait EDF à des prix de vente trop bas, ce qui limitait les investissements nécessaires au bon fonctionnement du parc nucléaire.
Une hausse des prix d’électricité pour les consommateurs ?
Le 1er janvier 2026 marquera donc la fin de l’Arenh, mais sera accompagné de la mise en place d’un nouveau mécanisme appelé le versement nucléaire universel (VNU). Ce système, présenté comme un compromis, visera à protéger les consommateurs en redistribuant une partie des revenus excédentaires d’EDF si les prix de l’électricité atteignent certains seuils élevés. Cependant, l’Union fédérale des consommateurs-Que choisir a mis en garde contre une possible hausse significative des prix. Selon une étude de l’association réalisée en février 2025, la réforme pourrait entraîner une augmentation de 19 % de la facture d’électricité pour un foyer moyen.

Nicolas Goldberg, expert en énergie au cabinet Colombus Consulting, tempère cette estimation en précisant que la part des tarifs régulés dans les prix devrait baisser en 2026. Cela s’explique par le fait que l’année 2023, marquée par une flambée des prix de l’électricité, sera remplacée dans le calcul par 2025, année pendant laquelle les prix ont été plus bas. En conséquence, les prix des factures devraient rester stables en 2026 et 2027, du moins pour la majorité des ménages, en raison de la baisse des coûts de l’énergie décarbonée sur les marchés de gros.
Cependant, la situation pourrait être différente pour les industriels, qui étaient jusqu’alors protégés par l’Arenh. Ceux-ci, ayant une plus grande proportion de leur facture dépendante du tarif régulé, seront désormais plus exposés aux fluctuations du marché. De plus, les prix pour les professionnels pourraient être influencés par le niveau du VNU, qui ne se déclenchera que si les prix dépassent deux seuils progressifs, à 78 et 110 euros du MWh.
Ainsi, bien que le gouvernement et les experts affirment que les hausses de prix seront limitées pour les consommateurs particuliers, les industriels risquent de faire face à des coûts plus élevés. Les mécanismes de compensation mis en place pourraient, dans certains cas, ne pas suffire à contenir une flambée des prix de l’électricité pour tous les acteurs du marché.








