Le gouvernement français prévoit une transformation énergétique massive pour les 10 prochaines années avec des investissements considérables dans les énergies renouvelables et le nucléaire. Cependant, cette stratégie soulève de nombreuses inquiétudes concernant son coût et ses impacts sur le pouvoir d’achat des citoyens. Selon plusieurs experts, ces choix pourraient doubler la facture d’électricité des ménages d’ici 2035.
Le gouvernement français est en train de finaliser la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui définit les priorités énergétiques pour la période 2025-2035. Cette feuille de route mise sur une électrification massive de l’économie, avec un recours accru aux énergies renouvelables et un soutien continu au nucléaire. Cependant, cette stratégie repose sur des investissements colossaux, notamment dans l’éolien offshore, le solaire, ainsi que dans l’adaptation du réseau électrique. Ces dépenses pourraient dépasser les 300 milliards d’euros sur les 15 prochaines années.
Une facture d’électricité qui pourrait doubler
L’un des effets les plus préoccupants de cette stratégie est la possibilité que les Français voient leur facture d’électricité doubler d’ici à 2035. Le coût des investissements pour atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement, notamment le quadruplement de la capacité solaire et l’augmentation de la production éolienne, pourrait entraîner des hausses substantielles des tarifs. La dépendance accrue aux énergies renouvelables intermittentes, combinée à un parc nucléaire fragilisé, risquerait de rendre l’électricité plus chère et moins stable.
Le projet actuel de la PPE a été élaboré avant la crise énergétique et la guerre en Ukraine, et certains experts estiment que les hypothèses sur la consommation électrique et le développement des véhicules électriques sont désormais obsolètes, rapporte Selectra. En effet, la consommation d’électricité en France stagne depuis plusieurs années, et les projets de rénovation énergétique et de déploiement de véhicules électriques accusent déjà des retards. Si la production dépasse la consommation réelle, cela pourrait entraîner un excédent d’électricité, obligeant la France à exporter davantage et, par conséquent, à subir des coûts supplémentaires sur le marché européen.
Le nucléaire : un acteur sous-estimé
Paradoxalement, alors que les énergies renouvelables dominent la stratégie énergétique, le nucléaire, stable et peu coûteux, est relégué à un rôle secondaire. Cette gestion inefficace, avec deux systèmes énergétiques (nucléaire et renouvelable) qui fonctionnent chacun sous leur capacité optimale, pourrait nuire à la compétitivité de l’électricité produite en France. L’arrêt fréquent des réacteurs nucléaires pour ajuster la production aux pics de renouvelables a d’ailleurs été pointé du doigt pour sa contribution aux problèmes de corrosion dans les centrales, ce qui a ajouté de la pression sur les prix de l’électricité.
En conclusion, bien que la transition énergétique soit une nécessité face aux enjeux climatiques, la stratégie actuelle du gouvernement soulève de nombreuses interrogations, notamment en matière de coût pour les ménages. Si les prévisions de hausses de prix se confirment, les Français pourraient se retrouver face à une double peine : des factures d’électricité en forte augmentation et une compétitivité industrielle réduite. Cette situation met en lumière la nécessité d’une réflexion plus approfondie sur la gestion des investissements énergétiques et la prise en compte des réalités de consommation.