Depuis le 1ᵉʳ février 2024, les factures d'électricité des Français connaissent une nette augmentation. Les consommateurs français payent donc plus cher cette énergie après la suppression des mesures prises par le gouvernement lors de la crise énergétique qui a secoué la France.
Une crise qui a permis à certains fournisseurs d'engranger des bénéfices énormes, selon l’analyse des chiffres de la start-up Lite, spécialisée dans l’accompagnement des particuliers dans leurs démarches d’économie d’énergie, réalisée par Le Parisien, le 5 avril 2024.
Il faut dire que la crise énergétique qui a secoué le monde en général, et la France en particulier, a eu des répercussions sur les finances de l'État, les portefeuilles des consommateurs, mais elle a également rempli les poches de certains fournisseurs.
Ainsi, cette crise a commencé en 2021 avec une augmentation de 329,18 % du prix du mégawattheure et une forte tension sur la disponibilité en énergie dans le monde. Une crise qui s'est aggravée en 2022, suite au déclenchement de la guerre entre la Russe et l'Ukraine. Cette année, elle a entraîné une augmentation de l’inflation, des déficits budgétaires et des taux d’intérêt élevés. Elle a même limité la capacité des gouvernements à aider les particuliers et les entreprises.
Toutefois, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cette crise s'est avérée être une aubaine pour certains fournisseurs de l'électricité. Ces derniers ont profité de la situation pour faire des bénéfices en augmentant sensiblement leurs tarifs. Le mégawattheure s’est envolé parfois à mille euros en août 2022, alors qu’il était à 60 euros l’année précédente, souligne la start-up Lite.
Des fournisseurs ont profité de la hausse des prix de l'électricité pour s'enrichir davantage
La plupart des fournisseurs « ont fait le dos rond », a indiqué Rémy Rousset, cofondateur de Lite, au Parisien. EDF, Engie ou encore Plüm sont concernés par l'analyse de la startup qui souligne que d'autres fournisseurs se sont retrouvés dans la difficulté en achetant leur électricité au dernier moment.
Ces derniers n'ont donc pas eu le choix que de répercuter cette hausse sur les factures de leurs clients. Rémy Rousset indique qu'en raison de cette politique, des fournisseurs ont été obligés de déclarer faillite. La startup indique également que certains fournisseurs, afin de gagner plus, ont multiplié leur tarif par deux, trois ou quatre, pour faire fuir leurs clients.
Ohm, Mint, Iberdola et Mega sont cités pour ces pratiques. Mint a réussi à perdre les trois quarts de son portefeuille clients entre janvier et août 2023. Grâce à cela, l’électricité non vendue aux clients qui ont déserté a été revendue au prix fort sur les marchés. Mint a réussi à faire un résultat de 20,6 millions d’euros pour l’exercice 2022, alors qu'Ohm a réalisé 44,3 millions d’euros de marges brutes.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui a pris en considération ces observations, s'est réunie le 5 avril avec les principaux acteurs de l’énergie pour trouver des solutions à ce genre de situation. La CRE veut, en effet, « travailler sur une amélioration du système ». Emmanuelle Wargon, présidente de la commission, envisage de « proposer la mise en place d’une obligation prudentielle, à l’instar de ce qui existe pour les banques ou les assurances ».