Électricité : la baisse du tarif réglementé en février « est un calcul, pas un choix » affirme Emmanuelle Wargon

La baisse de 14 % des tarifs réglementés de l’électricité prévue pour février 2025 reflète la stabilisation des prix sur les marchés de gros. Cependant, ces tarifs, basés sur une moyenne annuelle, pénalisent encore 60 % des consommateurs. Les experts encouragent à explorer les offres de marché pour réaliser des économies.

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Un style, de la monnaie, une calculatrice et une facture d'électricité posés sur une table
Électricité : la baisse du tarif réglementé en février « est un calcul, pas un choix » affirme Emmanuelle Wargon | Econostrum.info

La présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a tenu à préciser dimanche 29 décembre que la baisse de 14 % des tarifs réglementés de l’électricité, prévue au 1ᵉʳ février 2025, résulte d’un ajustement mécanique lié à la stabilisation des prix sur les marchés de gros. 

Interrogée sur Franceinfo, Emmanuelle Wargon a rappelé que cette baisse des tarifs réglementés n’est pas une décision politique, mais le fruit d’un calcul. « Cette baisse de 14 % est un calcul, pas un choix. Elle reflète la diminution des prix sur les marchés de gros, qui sont aujourd’hui stabilisés entre 65 et 70 euros le mégawattheure, contre 1 000 euros au plus fort de la crise énergétique » a-t-elle déclaré.

La présidente de la CRE a également souligné que cette réduction des tarifs de l’électricité intervient malgré la fin du bouclier tarifaire, prévu pour le même jour. Ce dispositif, instauré pour limiter les hausses de prix lors des crises de 2022 et 2023, avait permis de contenir les factures des ménages.

Elle a rassuré sur la stabilité de cette réduction, en précisant qu’elle devrait se maintenir tout au long de 2025, et ce, malgré une légère hausse de la fiscalité appliquée à l’électricité. En revanche, elle a mis en avant que les consommateurs ayant opté pour des offres de marché ont déjà pu bénéficier de tarifs inférieurs au tarif réglementé.

Elle a aussi annoncé une réforme prévue pour mi-2025 concernant l’option heures creuses/heures pleines. Celle-ci sera progressivement ajustée pour mieux correspondre aux périodes de pics de consommation, encourageant une consommation plus rationnelle, explique Emmanuelle Wargon.

Les tarifs réglementés des tarifs de l’électricité, entre stabilité et désavantage

Les tarifs réglementés reposent sur une moyenne des prix observés sur les marchés de gros au cours des deux dernières années. Ce mécanisme leur confère une certaine stabilité, mais il présente aussi des inconvénients, notamment en période de baisse des prix, comme actuellement.

Fabien Choné, fondateur de Direct Énergie, a rappelé que cette méthode pénalise de nombreux foyers. « Aujourd’hui, six foyers sur dix, soit 60 % des consommateurs, paient leur électricité au moins 20 % trop cher en restant aux tarifs réglementés. ». Il estime que ce décalage, qui peut parfois dépasser 25 % par rapport aux offres de marché, représente un coût significatif pour les ménages.

Sylvain Le Falher, cofondateur de la plateforme Hello Watt, explique que cet écart peut se traduire par plusieurs centaines d’euros d’économies potentielles pour les foyers qui choisissent de passer à une offre concurrentielle. Ces économies sont particulièrement cruciales dans un contexte où le pouvoir d’achat reste la priorité des Français.

Alors que la réforme des heures creuses est en préparation et que les marchés de gros semblent stabilisés, la question de la pertinence des tarifs réglementés demeure. Si leur rôle historique de protection des consommateurs face à la volatilité des prix est indéniable, leur ajustement lent et leur inadaptation aux conditions actuelles posent problème.

L’année 2025 pourrait marquer une étape importante dans l’évolution des politiques tarifaires en France. Pour de nombreux experts, encourager davantage de consommateurs à explorer les offres de marché pourrait permettre une meilleure optimisation des dépenses énergétiques des ménages. Cependant, des garanties devront être mises en place pour que ces alternatives restent transparentes et compétitives, tout en accompagnant les foyers les plus vulnérables dans leur transition.

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