Le 13 février 2025, Réseau de Transport d’Électricité (RTE) a annoncé un plan d’investissement de 100 milliards d’euros destiné à moderniser 40 000 km de lignes à haute tension d’ici 2040. Ce programme inédit depuis un demi-siècle vise à adapter le réseau électrique aux nouveaux défis climatiques, à renforcer la sécurité de l’approvisionnement et à accompagner la transition énergétique du pays.
Dans un contexte de décarbonation de l’économie, la demande en électricité est appelée à augmenter de manière significative en raison du développement des énergies renouvelables, du déploiement des véhicules électriques et de l’électrification de secteurs industriels clés. L’objectif est de permettre à la France de réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées, tout en garantissant un réseau capable d’absorber ces nouveaux besoins.
Un amortissement progressif pour limiter l’impact sur les factures de l’électricité
Malgré l’ampleur de cet investissement, RTE assure que la facture des consommateurs ne sera pas immédiatement affectée. « À court terme, il n’y a pas de conséquence des investissements sur les tarifs de réseau », a déclaré le gestionnaire du réseau électrique à l’AFP.
Le financement de ce projet repose sur le Turpe (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité), une composante des factures d’électricité qui couvre les coûts d’entretien et de développement du réseau. Ce tarif représente actuellement 7 % du prix de l’électricité et pourrait légèrement augmenter, mais RTE insiste sur le fait que cette part restera minoritaire.
L’investissement sera amorti sur 40 ans, répartissant ainsi son impact sur plusieurs décennies. L’objectif est d’éviter une hausse brutale des tarifs et de permettre aux générations futures de bénéficier d’un réseau modernisé, capable de transporter l’électricité produite par des sources renouvelables, tout en maintenant la stabilité du système énergétique national.
Depuis février 2022, la facture moyenne des foyers français a déjà augmenté de 44 % en raison de la crise énergétique et de la flambée des prix sur les marchés de gros. RTE reconnaît que l’évolution des coûts dépendra de plusieurs facteurs, notamment la consommation effective d’électricité, les taux d’intérêt, l’inflation et les recettes liées aux interconnexions avec les pays voisins.
L’autre gestionnaire du réseau, Enedis, prévoit également des investissements massifs pour améliorer la distribution de l’électricité jusqu’aux foyers et entreprises. Son plan s’élève à 96 milliards d’euros d’ici 2040, confirmant ainsi la nécessité de moderniser l’ensemble du système électrique français pour répondre aux besoins futurs.
Ce programme ambitieux illustre la volonté de la France de préparer son réseau électrique aux défis de demain, en assurant une infrastructure plus résiliente et efficace pour accompagner la transition énergétique.
En théorie le TURPE a été calculé pour 4 années (mise en œuvre février 2025); donc on est tranquille jusqu’en 29…mais après? Quant à l’évolution de la demandé d’électricité, pour l’instant elle est portée par le boost attendu de l’IA (et les industries de défense!) et assez peu par la transition électrique des secteurs fossiles (plus lente que prévu). Enfin, il n’est pas exclu que les factures augmentent parce que l’on ne consomme pas assez d’électricité (coûts fixes). Bon, il faudra écrire un article similaire pour RTE (encore un ticket d’entrée à 100 milliards). Pour moins de 100 milliards aujourd’hui, on n’a plus grand chose.