Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, un décret autorise les Ehpad publics et associatifs à augmenter les tarifs pour certains résidents selon leurs revenus. Cette mesure, visant à renforcer les finances des établissements, pourrait avoir des conséquences importantes sur l’accessibilité financière pour les nouveaux pensionnaires non bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement (ASH).
Le décret, issu de la loi relative au « bien vieillir » votée au printemps 2024, permet aux Ehpad publics et associatifs d’appliquer des tarifs différenciés pour les nouveaux résidents. Ces augmentations concernent uniquement les pensionnaires qui ne perçoivent pas l’aide sociale à l’hébergement. L’objectif affiché est de donner davantage de moyens financiers à ces établissements, souvent confrontés à des difficultés budgétaires.
Selon ce texte, les tarifs pourront être majorés jusqu’à 35 % du tarif standard appliqué aux bénéficiaires de l’ASH. Toutefois, les départements auront la possibilité de limiter cette augmentation afin de préserver une offre d’hébergement abordable dans leur territoire.
Des hausses ciblées
Comme l’expliquent nos confrères de la Provence, le décret vise à instaurer une plus grande équité dans la contribution financière des résidents, en tenant compte de leur capacité de paiement. Les pensionnaires bénéficiant de revenus élevés pourraient ainsi se voir appliquer des tarifs plus élevés pour les mêmes prestations que ceux pratiqués pour les bénéficiaires de l’ASH.
Cette approche suscite cependant des interrogations. Si elle permet aux établissements de mieux couvrir leurs coûts, elle risque également de creuser les inégalités entre résidents et d’accroître la pression financière sur les familles des pensionnaires.
Une réponse aux défis des Ehpad
De nombreux Ehpad associatifs et publics peinent à maintenir un équilibre financier face à l’augmentation des charges, notamment celles liées à l’amélioration des conditions de travail et à la rénovation des infrastructures. Cette mesure offre une solution pour renforcer leurs capacités budgétaires tout en continuant à répondre aux besoins croissants de la population vieillissante.
Néanmoins, certains experts pointent du doigt les risques liés à cette différenciation tarifaire. Ils craignent qu’elle ne détourne une partie des familles des établissements publics ou associatifs, au profit de structures privées offrant des tarifs potentiellement plus compétitifs.
Si cette réforme apporte des outils pour répondre aux défis financiers des Ehpad, son impact sur l’accessibilité et l’équité des services reste à évaluer. Les départements joueront un rôle clé dans la mise en œuvre locale de ces dispositions, notamment pour éviter une trop grande disparité entre les tarifs pratiqués. L’encadrement des hausses par les départements et les plafonds prévus par le décret seront déterminants pour éviter de creuser davantage les inégalités. En attendant, les résidents potentiels et leurs familles devront redoubler de vigilance lors du choix d’un établissement en 2025.
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