La France, étant la 7ᵉ puissance économique du monde, se classe en bas de la liste en matière de temps de travail qu'elle enregistre par rapport aux autres pays européens. C'est en majeure partie à cause des lois d'Aubrey entre 1998 et 2000 qui ont changé le nombre d'heures de travail des Français, et l'ont abaissé à moins que 1700 heures par an.
Les Français travaillent nettement moins que les autres européens sur une année
C'est une réalité qui s'est installée officiellement après les lois d'Aubrey 2000. En effet, en 1999, avant la mise en place des 35 heures et des RTT, le temps que les salariés français consacraient à leur vie professionnelle était d'environ 1950 heures par an. En 2005, avec l'application de ces lois par les entreprises, le temps de travail a nettement baissé à 1700 heures par an.
Concrètement, selon l'étude de l'institut de conjoncture Rexecode, qui s'appuie sur l'enquête sur les forces de travail d'Eurostat, hormis les Finlandais qui disposent d'un temps libre assez conséquent, les autres pays européens consacrent beaucoup de temps pour le travail. En effet, selon cette étude, il atteint une moyenne de 1792 heures. En revanche, pour la France, le temps de travail annuel des salariés à temps complet ne dépasse pas les 1668 heures. Cela dit, la France enregistre 65, 122, et 162 heures de moins que l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie respectivement.
Face à ce temps de travail réduit comparé aux autres pays européens, le gouvernement français a mis en place des textes et des reformes durant le premier quinquennat de Macron, pour assouplir les lois d'Aubrey, mais la France reste toujours à la traine par rapport aux autres pays voisins.
Les arrêts maladie, un facteur qui a empiré la situation !
Si l'on prend l'Allemagne comme référence, on constate nettement une disparité entre les heures de travail dans les deux pays. Olivier Redoules, directeur des études de Rexecode, explique cette différence : « L'écart entre les deux pays pour les absences durant toute la semaine de référence porte principalement sur les congés (qui représentent l'équivalent de 4,3 semaines par an en France contre 1,6 en Allemagne) et sur les arrêts maladie (2,1 semaines par an en France contre 1,2 en Allemagne) ».
On comprend donc que la principale cause de ces disparités est le poids des arrêts maladies. Dans le détail, En 2022, la durée habituelle individuelle de travail par semaine est estimé à 38,9 heures en France, presque égales aux 39,9 heures allemandes. Cette différence entre les durées annuelles de travail des deux pays peut donc se justifier par ces fameuses absences.
Olivier Redoules explique que ce retard touche tous les secteurs d'activité : « En Allemagne, la durée de travail des salariés dans le secteur des services non marchands était bien plus élevée qu'en France (170 heures de plus) en 2022. Il s'agit du secteur où l'écart est le plus important après l'agriculture (201 heures de plus par rapport à la France) ».