La France a été classée 11e parmi les économies mondiales en 2025, une performance qui survient malgré un climat politique et budgétaire incertain. Cette position a été attribuée par le magazine The Economist, qui reconnaît la solidité de l’économie française malgré une instabilité politique marquée.
Le pays se distingue par une inflation relativement faible et une croissance économique d’environ 0,9% selon les dernières prévisions de l’Insee pour 2025, ce qui lui permet de devancer des puissances économiques telles que les États-Unis (17e) et l’Allemagne (20e).
Les indicateurs économiques de la France montrent une reprise modeste en 2025, malgré les prévisions pessimistes de certains experts au début de l’année. En particulier, la faible inflation et une croissance stable, bien que modeste, ont joué un rôle déterminant. La France a su tirer son épingle du jeu, en partie grâce à la reprise de l’investissement des entreprises, et à la solidité de certains secteurs comme l’aéronautique, avec une performance positive dans les exportations de l’industrie aérienne.
Facteurs favorables à la résilience de l’économie française
La faiblesse de l’inflation en France, deuxième plus faible d’Europe, est un facteur clé de cette performance. En 2025, la France a enregistré une inflation bien maîtrisée, bien en deçà de celle des États-Unis ou de l’Allemagne, ce qui a permis au pays de rester compétitif sur la scène internationale. En comparaison, l’Allemagne a été fortement affectée par une crise industrielle et une stagnation de son PIB après deux années de récession, tandis que les États-Unis, malgré une croissance dynamique, ont souffert des effets persistants de la politique protectionniste de l’ancien président Donald Trump.
L’économie française a aussi été soutenue par un rebond de l’investissement des entreprises, ce qui a permis de compenser la faible consommation des ménages et d’éviter un effondrement économique malgré les incertitudes politiques. Olivier Redoulès, directeur des études de Rexecode, a souligné que l’impact de l’incertitude sur l’économie mondiale a probablement été surestimé et que certains secteurs ont continué à croître malgré un environnement tendu.
Les défis structurels et les risques à long terme
Malgré la solidité apparente, l’économie française présente encore des faiblesses structurelles notables. La productivité et l’employabilité demeurent des points faibles, et les économistes appellent à un renforcement des compétences et de la formation continue pour éviter le décrochage de l’industrie. En outre, le modèle de croissance actuelle, soutenu par des dépenses publiques élevées, soulève des questions quant à sa durabilité à long terme. Le déficit public de la France a atteint plus de 160 milliards d’euros en 2025, et la dette publique, qui avoisine les 117% du PIB, reste un enjeu majeur.
Le financement de la croissance par la dépense publique a alimenté la demande et soutenu la croissance, mais ce modèle n’est pas considéré comme viable à long terme. Éric Dor, économiste à l’IESEG School of Management, a précisé que cette croissance était en partie « à crédit », car elle repose sur des transferts publics plutôt que sur une véritable dynamique économique autonome.
Une économie qui résiste, mais reste vulnérable
La France a su résister à des pressions économiques considérables en 2025 selon The Economist, mais sa situation reste précaire. L’économie est soutenue par des secteurs stratégiques comme l’aéronautique, mais elle reste vulnérable à long terme en raison de ses faiblesses structurelles et de l’ampleur de sa dette. Le pays continue de bénéficier de la confiance des investisseurs grâce à sa diversité économique et la solidité de son secteur bancaire, mais certains économistes, comme Emmanuel Combe, préviennent que ce soutien pourrait ne pas durer si la France ne parvient pas à réformer en profondeur son économie.
La situation des finances publiques et la dépendance à la dépense publique soulignent la nécessité d’une réforme structurelle pour garantir la viabilité de la croissance à long terme. Le défi pour la France sera de concilier la reprise économique avec des réformes visant à assainir les finances publiques et à renforcer la compétitivité du pays face aux défis mondiaux à venir.








