Le Sénat a voté une réduction de près d’un milliard d’euros dans le budget 2025 de la mission écologie. Les coupes concernent principalement la transition énergétique et les énergies renouvelables, malgré des hausses limitées pour le fonds vert et le fonds Barnier. Cette décision suscite des réactions critiques, notamment sur l’impact à long terme de ces réductions budgétaires.
Le budget 2025 de l’écologie subit deux ajustements majeurs, validés par le Sénat. Le premier, d’un montant de 668,8 millions d’euros, découle des arbitrages du précédent gouvernement. Le second, d’un montant de 326 millions d’euros, résulte du retard dans l’adoption du budget en raison de la censure du gouvernement précédent. Au total, la réduction avoisine le milliard d’euros, affectant les moyens alloués à la transition énergétique et au soutien aux énergies renouvelables.
Selon la ministre Agnès Pannier-Runacher, cette diminution ramène le budget aux niveaux d’avant la crise énergétique et le plan de relance. Elle a également expliqué que la réduction de deux mois de crédits, pour janvier et février 2025, contribuait à cet ajustement.
L’impact sur la transition énergétique est au cœur des discussions au Sénat
Parmi les secteurs les plus touchés, la transition énergétique dans l’industrie automobile perd 300 millions d’euros, alors que le soutien aux énergies renouvelables est amputé de 200 millions. Les sénateurs de gauche, comme Ronan Dantec, ont exprimé leur inquiétude sur le financement insuffisant des véhicules propres, pointant les difficultés des ménages à adopter des technologies plus respectueuses de l’environnement. Olivier Jacquin, sénateur socialiste, a dénoncé une décision qui met en péril l’avenir de l’industrie automobile, essentielle pour la transition écologique, la qualifiant d’un « magistral coup de rabot » auprès de Public Sénat.
La ministre a défendu ces choix en soulignant que les efforts se concentreraient désormais sur les flottes d’entreprises, via des mécanismes comme les certificats d’économies d’énergie. Ce repositionnement laisse toutefois les particuliers en retrait, alimentant les critiques sur la cohérence des priorités gouvernementales.
Quelques hausses budgétaires pour compenser
Malgré ces coupes, certains fonds bénéficient d’un soutien accru. Le fonds vert, destiné à financer la transition écologique des territoires, obtient une rallonge de 150 millions d’euros, comme l’indique Public Sénat. Néanmoins, cette augmentation reste insuffisante pour compenser la baisse globale par rapport à 2024.
Le fonds Barnier, dédié à la prévention des risques naturels, voit également ses crédits augmenter de 225 millions d’euros, après les inondations sévères de 2024. Cette décision est saluée pour répondre à des besoins urgents, mais des critiques pointent le manque de cohérence globale dans l’architecture budgétaire.