L’eau potable en France est contaminée par les polluants éternels à une échelle alarmante

Des analyses récentes révèlent une contamination généralisée de l’eau potable en France par les PFAS, surnommés « polluants éternels », et particulièrement par l’acide trifluoroacétique (TFA). Ces substances toxiques, difficiles à éliminer, atteignent des niveaux alarmants dans plusieurs régions, y compris Paris. En l’absence de réglementation stricte, les experts et associations appellent à des mesures d’urgence pour réduire les risques pour la santé et l’environnement.

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Un verre d'eau potable est rempli à partir d'un robinet de cuisine, symbolisant l'accès domestique à l'eau courante.
L'eau potable en France est contaminée par les polluants éternels à une échelle alarmante | Econostrum.info

Les dernières études sur l’eau potable en France révèlent une présence inquiétante de PFAS, des substances chimiques résistantes qui s’accumulent dans l’environnement et les organismes vivants. Ces résultats alarmants relancent le débat sur l’urgence de renforcer les contrôles et les normes pour protéger la population des risques liés à ces contaminants.

Deux enquêtes distinctes, menées en 2024 par le laboratoire Eurofins et les associations UFC-Que Choisir et Générations Futures, montrent une contamination généralisée de l’eau potable en France par les PFAS. L’acide trifluoroacétique (TFA), l’un des composés les plus courants, a été détecté dans 24 des 30 prélèvements réalisés par les associations et dans 61 des 63 échantillons analysés par Eurofins.

Certaines communes, comme Moussac dans le Gard, atteignent des records de concentration avec 13 000 nanogrammes par litre (ng/L) de TFA. À Paris, les niveaux atteignent 6 200 ng/L, soit 62 fois le seuil théorique de qualité pour les métabolites de pesticides en vigueur dans l’Union européenne. D’autres villes, telles que Nantes, Metz ou La Rochelle, présentent également des concentrations inquiétantes, bien au-delà des 100 ng/L généralement admis comme seuil acceptable.

Une réglementation insuffisante

En France, la réglementation reste laxiste. Alors que la Commission européenne classe le TFA comme « métabolite pertinent » en raison de sa toxicité préoccupante, la Direction Générale de la Santé (DGS) a choisi d’aligner provisoirement la limite sanitaire à 60 000 ng/L, bien supérieure aux recommandations européennes.

En comparaison, les Pays-Bas fixent une valeur-guide de 2 200 ng/L. Cette différence de réglementation laisse les associations et experts sceptiques. « La concentration de TFA augmente rapidement dans l’eau, le sol, les plantes, les jus de fruits, le vin, et donc dans le sang également », alerte Hans Peter Arp, chimiste environnemental.

Les appels à protéger les consommateurs d’eau potable

Face à l’ampleur du problème, les associations UFC-Que Choisir et Générations Futures demandent l’application immédiate du principe de précaution. Elles plaident pour des normes plus strictes, le renforcement des contrôles industriels et l’interdiction des pesticides contenant des PFAS.

Une proposition de loi visant à restreindre l’usage de ces substances sera débattue prochainement au Parlement. Pour Coralie Sassolat, directrice des laboratoires Eurofins Hydrologie France, ces mesures sont indispensables pour ralentir la progression de ces polluants dans l’environnement et limiter leurs effets sur la santé publique.

L’accumulation des PFAS, notamment du TFA, dans l’eau potable et l’environnement ne cesse de s’aggraver, alimentée par leur utilisation industrielle et agricole. Sans régulation rapide et efficace, les experts estiment que les niveaux de contamination pourraient encore doubler dans les prochaines années, mettant en péril les ressources naturelles et la santé de millions de Français.

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