Foodwatch accuse Nestlé Waters et Sources Alma de traiter illégalement leurs eaux en bouteille sans informer les consommateurs. Ce mercredi, l'organisation non gouvernementale annonce avoir déposé plainte contre les deux entreprises, tout en émettant des soupçons quant à la responsabilité de la France dans cette affaire.
« Une fraude massive »
Selon une enquête de Radio France et du Monde, Nestlé et d'autres marques industrielles ont délibérément caché la contamination de l'eau pompée pour la mettre en bouteille. Ce mercredi, Foodwatch dénonce une « fraude massive » et des pratiques douteuses pour maintenir la production à l'insu du grand public.
« L’eau en bouteille n’était pas aussi pure qu’on le croyait. Recourir à des systèmes de traitement de l’eau tels que des filtres à charbon ou des filtres UV, remplir les bouteilles avec de l’eau du robinet, dissimuler ces procédés aux yeux des contrôleurs, commercialiser des produits non-conformes, c’est tout simplement interdit », dénonce l'ONG dans un communiqué.
Selon l'organisation gouvernementale, 30 % des eaux en bouteille vendues en France ont été traitées avec des méthodes non conformes et 100 % des eaux vendues par Nestlé ont subi des traitements interdits. Parmi les marques concernées, on cite Cristaline, Perrier, Vittel, Hépar, Contrex.
Des poursuites pour neuf infractions pénales contre Nestlé et Alma
Face à cette situation, Foodwatch lance une action en justice contre Nestlé Waters et Alma pour neuf infractions pénales, dont « l'utilisation de produits et procédés de traitement qui modifient la composition de l'eau dans ses constituants essentiels », « l'information fausse et de nature à induire en erreur sur les qualités substantielles du produit » et « tromperie quant aux qualités substantielles d’une marchandise ».
L'ONG accuse aussi les deux entreprises de « non-conformité portant sur une qualité substantielle du produit », de « falsification de boissons destinées à être vendues, de « l'absence de mention des traitements sur l’étiquetage de l’eau minérale » et de « modification de la composition analytique de l’eau minérale ». Elle s'indigne, par ailleurs, de « l'absence d’information du ministre chargé de la Santé » et « de la Commission européenne et des États membres par le gouvernement ».
La France pointée du doigt
Foodwatch pointe également du doigt la France, s'interrogeant sur une possible complaisance des autorités dans à cette fraude. Elle estime que la France aurait dû informer les autorités européennes et les autres États membres importateurs des eaux incriminées depuis plusieurs années. Selon l'ONG, le pays est au courant de cela depuis déjà 2021 et n'a « n’a pas jugé utile d’informer les citoyens ou les autres États membres ».