Alors que les États-Unis envisagent de doubler les droits de douane sur les avions importés, le PDG d’Airbus, Guillaume Faury, annonce que le surcoût sera assumé par les compagnies aériennes et non par le constructeur européen.
Lors de l’assemblée générale d’Airbus, Guillaume Faury a clarifié la position du constructeur face à la montée des tensions commerciales. En réponse à la décision de Washington de potentiellement doubler les droits de douane sur les avions, le patron d’Airbus a précisé que cette taxe serait répercutée sur les compagnies aériennes, et non absorbée par l’entreprise elle-même.
Actuellement fixées à 10 %, ces surtaxes pourraient atteindre 20 % après une période de suspension de 90 jours, si elles sont confirmées. Faury a souligné que bien que ces taxes « ne plaisent pas » aux clients, rapporte 20 Minutes, Airbus travaille sur des solutions pour minimiser les effets, sans pour autant remettre en question le principe du surcoût. Il a insisté sur la nécessité de comprendre l’évolution de ces droits de douane avant de proposer des ajustements précis.
Un secteur déjà fragilisé
L’industrie aéronautique, déjà sous pression en raison de la crise sanitaire et des perturbations économiques mondiales, se trouve davantage fragilisée par ces nouvelles taxes. Faury a évoqué les difficultés liées à l’importation de pièces détachées pour l’usine Airbus de Mobile, en Alabama, soulignant que ces nouvelles charges n’étaient pas prises en compte dans les prévisions de résultats de l’entreprise pour 2025.
Il a également évoqué la nécessité d’adapter les flux de production face à cette incertitude, afin de limiter l’impact économique de ces nouvelles taxes. Selon lui, la situation requiert une évaluation approfondie pour comprendre précisément les conséquences de ces surcoûts.
L’impact sur les compagnies aériennes et le marché global
Le secteur aérien est également secoué par ces décisions. Ryanair a averti qu’elle pourrait retarder les livraisons de Boeing si ces nouvelles hausses de coûts sont mises en place, tandis que Delta Airlines a refusé de payer les droits de douane sur les Airbus qu’elle doit recevoir cette année. Dans ce contexte, Faury a rappelé la fragilité d’un secteur où chaque appareil comprend des millions de pièces et où les échanges transatlantiques sont essentiels au bon fonctionnement de l’industrie.
Les compagnies aériennes devront ainsi prendre en charge une partie du surcoût imposé par ces taxes, ce qui pourrait entraîner une réévaluation des contrats de livraison et des coûts pour les consommateurs à terme. Le cas Airbus met en lumière la complexité des relations commerciales internationales et l’impact direct de ces tensions sur les secteurs industriels sensibles.








