La tension monte entre l’Union européenne et les États-Unis sur le front commercial. En réponse aux droits de douane américains, la Commission européenne a décidé d’appliquer des mesures de rétorsion à partir du 1er avril. Cette annonce marque un nouvel épisode dans la guerre commerciale qui oppose les deux blocs depuis plusieurs années.
Les États-Unis ont décidé d’imposer une taxe de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de plusieurs partenaires commerciaux, dont l’Union européenne, la Chine, le Canada et l’Australie. Cette décision, justifiée par la volonté de protéger l’industrie sidérurgique américaine face à la concurrence étrangère, entre en vigueur ce mercredi 12 mars. L’administration américaine explique que cette mesure vise à redynamiser le secteur sidérurgique national, dont la production a baissé ces dernières années face aux importations à bas coût, notamment en provenance d’Asie.
La Commission européenne a immédiatement réagi en annonçant l’application de droits de douane ciblés sur plusieurs produits américains. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a exprimé son profond regret face à cette décision, estimant qu’elle nuira aux entreprises et aux consommateurs des deux côtés de l’Atlantique. Selon Bruxelles, ces nouvelles taxes américaines affectent près de 28 milliards de dollars de marchandises, soit environ 26 milliards d’euros, indique BFMTV.
Quels secteurs sont impactés par ces nouvelles taxes ?
La riposte européenne prendra effet en deux phases. Dès le 1er avril, les mesures de rééquilibrage mises en place en 2018 et 2020 seront réactivées, après avoir été suspendues temporairement. Ces premières sanctions concerneront des produits emblématiques de l’industrie américaine, notamment les bateaux de plaisance, le bourbon et les motos.
L’Union européenne prévoit ensuite de renforcer son dispositif en lançant une nouvelle série de taxes sur d’autres produits américains. Une consultation de deux semaines a été ouverte avec les acteurs économiques européens afin d’identifier les secteurs les plus pertinents pour ces nouvelles mesures. L’objectif est de limiter les perturbations pour les entreprises et les consommateurs européens, tout en garantissant une réponse ferme aux décisions américaines.
Des droits de douane à des tensions commerciales plus marquées ?
Ce nouvel épisode rappelle les tensions de 2018, lorsque Donald Trump avait déjà imposé des taxes sur l’acier et l’aluminium européens. À l’époque, l’Union européenne avait répliqué en taxant certains produits symboliques des États-Unis, notamment les jeans, les motos et le bourbon. Aujourd’hui, Bruxelles adopte une posture similaire en appliquant des sanctions ciblées tout en cherchant à éviter une détérioration des relations commerciales transatlantiques.
Cette confrontation entre les deux blocs risque de fragiliser encore davantage les échanges économiques entre l’Europe et les États-Unis. De nombreux experts s’inquiètent des conséquences d’une éventuelle escalade commerciale, qui pourrait peser sur la croissance économique des deux régions. Si aucune solution diplomatique n’est trouvée rapidement, cette guerre des taxes pourrait impacter de nombreux secteurs et freiner les investissements entre les deux puissances économiques.
Dans les semaines à venir, l’attention se portera sur les prochaines décisions de Bruxelles et de Washington. La consultation ouverte par la Commission européenne aboutira à l’annonce de nouvelles taxes qui pourraient encore renforcer les tensions. De son côté, l’administration américaine pourrait choisir de répondre par des mesures supplémentaires, rendant ainsi toute désescalade plus difficile.








