L’Union européenne et les États-Unis sont une nouvelle fois à couteaux tirés sur le terrain commercial en raison des droits de douane. Le 23 mai, Donald Trump a ravivé les tensions transatlantiques en menaçant d’imposer des droits de douane de 50 % sur les importations européennes.
Ce geste, présenté comme un moyen de « diviser » les pays membres pour obtenir des accords bilatéraux, a immédiatement suscité une réaction de Bruxelles. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a affirmé : « nous sommes prêts à défendre nos intérêts », tout en réaffirmant que l’UE continue de travailler « de bonne foi » pour un accord commercial basé sur le « respect » et non sur les « menaces ».
Actuellement, les exportations européennes vers les États-Unis sont assujetties à des droits de douane à hauteur de 25 % pour l’acier et l’automobile. Les droits de 10 % qualifiés par Donald Trump de « réciproques » s’appliquent également à l’ensemble des pays. Face à ces mesures, l’Union européenne a suspendu certaines contre-mesures et préparé un plan de rétorsion d’un montant de 100 milliards d’euros, qui pourrait notamment viser les géants du numérique américains opérant en Europe.
Un bras de fer stratégique sur les droits de douane qui pourrait peser lourd
Les déclarations du président américain, répétées dans la matinée puis depuis le bureau ovale, se veulent fermes : « C’est décidé, c’est 50% ». Il a également affirmé : « J’ai juste dit qu’il est temps de jouer de la façon dont je sais jouer. Je ne recherche pas un accord… on verra bien ce qu’il se passe ». Il a toutefois ouvert la porte à des suspensions de taxes pour les entreprises qui choisiraient de produire localement : «Maintenant, si quelqu’un arrive et veut construire une usine ici, on pourra toujours parler d’un report ou d’une suspension ».
Du côté européen, l’inquiétude est palpable mais contenue. Damien Ledda, directeur chez Galilee Asset Management, juge que l’UE est en mesure de faire front : « L’Europe représente un poids économique très important, elle reste l’un des plus grands blocs économiques au monde avec un pouvoir d’achat massif et un excédent commercial significatif avec les États-Unis ». Il estime que des représailles ciblées sur les secteurs technologiques, agricoles ou aéronautiques américains pourraient être efficaces.
Alors que les négociations en cours sont déjà suspendues à une trêve de 90 jours concernant d’éventuels droits de 25 % sur l’ensemble des produits européens, la menace d’une hausse à 50 % semble être une nouvelle stratégie de pression du président américain. La réaction de l’UE sera cruciale pour éviter une nouvelle escalade. L’histoire récente, notamment avec la Chine, montre que ces annonces de Trump sont parfois suivies de désamorçage, une fois les premiers effets de panique passés sur les marchés.








