Le président américain Donald Trump a récemment intensifié la pression sur l’Union européenne en menaçant d’imposer des droits de douane de 200 % sur les vins, champagnes et alcools importés de France et d’autres pays de l’UE.
Cette menace intervient après la décision de l’UE d’introduire des droits de douane de 50 % sur le whisky américain, en réponse aux mesures prises par les États-Unis dans le cadre de la guerre commerciale qu’ils ont lancée. Donald Trump a annoncé cette menace sur son réseau social Truth Social le 13 mars 2025, précisant que « les États-Unis mettront rapidement en place des droits de douane de 200% sur tous les vins, champagnes et alcools importés de France et d’autres pays de l’UE si l’Union européenne ne revient pas sur ses mesures douanières contre le whisky ». Il a ajouté que cette décision serait « très bénéfique pour le secteur du vin et du champagne aux États-Unis ».
Cette déclaration a eu un impact immédiat sur les marchés boursiers, où les grandes entreprises européennes du secteur viticole ont enregistré des pertes notables. LVMH a perdu près de 2 % de sa valeur en bourse, tandis que Pernod Ricard a chuté de 4 % et le Groupe Rémy Cointreau a perdu plus de 4 %.
Droits de douane, une menace sur les régions viticoles françaises
La menace a été particulièrement mal accueillie dans les régions viticoles françaises, où le secteur du cognac, déjà affecté par la baisse de la consommation en Chine, craint une dégradation encore plus importante de la situation. Un responsable du secteur a exprimé son inquiétude, déclarant à France Info : « Dans le Cognac, ils sont catastrophés, c’est potentiellement la mort de plein d’acteurs ». Le champagne, premier produit français à l’export vers les États-Unis, est également menacé. « On redoute que cette guerre commerciale ne vienne accentuer la baisse des expéditions du champagne », qui ont déjà chuté de 8 % en volume l’an dernier, souligne un acteur du secteur.
Cette escalade des tensions commerciales est perçue par certains comme une réponse au protectionnisme croissant des États-Unis. La Commission européenne a annoncé une riposte, visant à taxer pour un montant équivalent (28 milliards de dollars) les exportations américaines. La bataille commerciale entre l’UE et les États-Unis, dans le secteur des alcools, pourrait donc avoir des conséquences importantes pour les producteurs français et européens, mettant en lumière les fragilités d’un marché déjà perturbé par les défis économiques mondiaux.
La France n’a pas tardé à réagir face à ces nouvelles menaces. Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a indiqué dans un message sur X que « la France reste déterminée à riposter ». « Nous ne céderons pas aux menaces et protègerons toujours nos filières » a-t-il ajouté, déplorant la « surenchère » du Président américain dans « la guerre commerciale qu’il a choisi de déclencher ».
D. Trump lance la surenchère dans la guerre commerciale qu’il a choisi de déclencher.
La France reste déterminée à riposter avec la Commission européenne et nos partenaires.
Nous ne céderons pas aux menaces et protègerons toujours nos filières.
— Laurent Saint-Martin (@LaurentSMartin) March 13, 2025








