« Le premier employeur de la Seine-Saint-Denis est le trafic de drogue » : les réactions d’indignation s’enchaînent contre le président du MEDEF

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Par Salima Amrouni Publié le 5 juillet 2023 à 16h03
« Le premier employeur de la Seine-Saint-Denis est le trafic de drogue » : réactions d'indignation aux propos du président du MEDEF
« Le premier employeur de la Seine-Saint-Denis est le trafic de drogue » : réactions d'indignation aux propos du président du MEDEF

Mardi 4 juillet sur France Inter, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a tenu des propos qui ont suscité l’indignation des élus du département de la Seine-Saint-Denis. Le patron des patrons a cité une raison toute simple expliquant la flambée des violences et les difficultés socio-économiques auxquelles font face les habitants de ce département : le trafic de drogue.

« Il y a une économie parallèle en banlieue, il faut dire ce qui est, le premier employeur de la Seine-Saint-Denis, c'est probablement le trafic de drogue », a déclaré le patron du Medef sur France Inter. Ces propos n’ont pas tardé à faire réagir plusieurs personnalités. Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a ainsi dénoncé des propos « faux » et « stigmatisants ».

 « Par ces propos tout aussi faux que stigmatisants, il (Geoffroy Roux de Bézieux) met à mal des années d'efforts pour améliorer la vie et l'image des quartiers populaires, de la part de tous les acteurs et toutes les actrices de terrain dans nos banlieues », déplore Stéphane Toussel dans une lettre ouverte. D’autres élus locaux ont réagi aux propos du patron du Medef, à l’instar de Thomas Portes, député de la 3ᵉ  circonscription de Seine-Saint-Denis : « Après l’extrême droite, c'est au tour du président du Medef d’insulter les habitants de Seine-Saint-Denis. Des propos scandaleux, déconnectés de la réalité. Les habitants de Seine-Saint-Denis méritent mieux que de servir de paillasson à la bourgeoisie », s'est-il indigné

Les élus de Seine-Saint-Denis s'insurgent contre les propos du patron du Medef

Stéphane Peu, le député de la 2ᵉ circonscription de la Seine-Saint-Denis, évoque, quant à lui, une « honte », tandis que Bastien Lachaud, député LFI de la 6e circonscription du département, dénonce un « propos ignoble qui insulte tous les habitantes et habitants » de la Seine-Saint-Denis. Sandrine Rousseau, quant à elle, s’est demandé « quand va s'arrêter le déferlement de propos a minima honteux, condescendants et plus probablement racistes », rappelant que « les premiers employeurs de la Seine-Saint-Denis, ce sont les ménages riches, les EPHAD, les usines, les entreprises de nettoyage, de BTP, de livraison ou de transport ».

Face au vent de polémique suscité par ses propos, Geoffroy Roux de Bézieux a pris la parole sur Twitter pour exprimer ses regrets. « Cette phrase était caricaturale. Je la regrette, car elle a pu blesser les habitants du 93. Comme je le dis après dans l'interview, la majorité silencieuse travaille et souffre de cette économie souterraine », a-t-il écrit. Parallèlement, Stéphane Troussel tient à souligner que « le premier employeur de Seine-Saint-Denis, c'est la puissance publique. Ce sont les soignants, les enseignants, les forces de l'ordre, les pompiers et tous les agents des services publics. Ce sont les 'premières et premiers de corvée' que cette élite déconnectée, incarnée par le patron du Medef, était elle aussi bien contente d'applaudir pendant la crise sanitaire (du Covid) ».

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Diplômée d'un Master en économie financière et bancaire, je partage avec vous ma passion à travers des articles aussi divers que variés qui font le tour de l'actualité économique en France mais aussi au-delà.

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