Les Français ont-ils du mal à répondre à leurs besoins quotidiens ? La crise, qui a notablement impacté le pouvoir d’achat, s’est-elle répercutée également sur l’endettement des ménages ? En tout cas, les dossiers de surendettement ont augmenté de 8% en 2023.
Le nombre de Français surendettés augmentent de plus en plus ces deux dernières années. La Banque de France a annoncé, mardi 2 janvier, avoir enregistré quelque 121 000 dossiers de surendettement en 2023. Le chiffre fait ressortir une augmentation de 8%. Et l’endettement moyen est situé à 25 000 euros par rapport au montant global enregistré sur la totalité des dossiers enregistrés et soumis désormais à la commission chargée de statuer sur leur recevabilité.
Qu'est-ce qu'un dossier de surendettement ?
Mais qu’est-ce qu’un dossier de surendettement ? C’est une procédure gratuite de service public dont la mise en œuvre est assurée par la Banque de France. Elle est « destinée à protéger les particuliers confrontés à des problèmes de dettes ». En fait, on évoque un surendettement lorsqu’un particulier ou un ménage se retrouve dans l’impossibilité de faire face à ses dettes non professionnelles, comme les charges courantes (loyer, consommation énergétique, etc.) et les crédits en cours, dont ceux à la consommation. À ce moment-là, un dossier peut être constitué pour être déposé soit en ligne dans l’espace Banque de France, soit auprès de la succursale de la Banque de France du département où est domicilié le postulant. La commission de surendettement intervient alors pour étudier sa recevabilité.
En 2023, à se référer au chiffre avancé par la Banque de France, en moyenne, un dossier de surendettement est déposé toutes les deux minutes. Mais comment en est-on arrivé là ? L’explication résiderait dans cette reprise à la consommation manifestée par les ménages après la longue rétention observée durant la crise sanitaire. Pour preuve, durant cette période, les dossiers de surendettement avaient sensiblement baissé. La diminution était d’un quart en 2020, fait remarquer RTL.
La fin des aides de l'État instaurées durant le Covid-19 a aggravé les dettes
Or, la reprise de la consommation qui a suivi à la sortie de la crise fut dans un contexte qui coïncidait avec une forte inflation conjuguée à la fin des multitudes aides exceptionnelles mises en place par l’État pour venir en aide aux ménages durant le Covid. Ce qui a engendré une hausse des dépenses et, par conséquence, l’accumulation des dettes chez certains ménages et personnes vulnérables. D’où cette augmentation de dossiers de surendettement de 7% en 2022 et de plus 8% en 2023.
Reste que ce taux est de loin inférieur à celui de l’année 2019, année référence (pré-pandémie) par rapport à laquelle le nombre de dossiers a diminué de 16%. Le baromètre mensuel de l’inclusion financière de la Banque de France, de septembre 2023, donnait cette baisse (par rapport à 2019) de 20%.