Le suspense demeure en entier sur l’avenir du plan de sauvegarde des enseignes Casino. Le tribunal de commerce de Paris, qui devait statuer en audience lundi 5 février sur la restructuration financière du groupe, a renvoyé l’étude du dossier au 12 février.
Il faudra attendre encore une semaine pour être fixé sur le sort des enseignes de Casino. Prévu pour lundi après-midi, l’examen du dossier portant restructuration financière du distributeur Casino par le tribunal commercial de Paris a été renvoyé finalement d’une semaine, soit au 12 février prochain à la mi-journée, en raison d’insuffisances relevées dans le « volet social » du plan.
Les avocats du comité social et économique central (CSEC) de l’enseigne ont indiqué, à la sortie de l'audience, attendre désormais « des discussions entre le groupe Casino et le consortium » de repreneurs, « et d'autre part les instances représentatives du personnel » pour que la direction actuelle et celle à venir « puissent prendre des engagements en matière d'emploi et d'indemnisation des suppressions de postes prévues », rapporte l'AFP.
Les avocats du CSEC dénoncent un plan de restructuration sans réel volet social
Olivier Debeine, l’un des avocats qui se sont exprimés devant quelques médias, dont l’AFP, a déclaré que le CSEC est également en attente d’une « évaluation des conséquences des cessions (les 288 magasins à céder à Intermarché, Carrefour et Auchan) pour que le projet de plan puisse être complété et être valable, car de notre point de vue, il ne l'est pas faute de comporter un réel volet social ». Il n'est pas question, selon lui, de renégocier un plan de reprise déjà discuté entre direction, repreneurs et créanciers du groupe en difficulté financière.
Le renvoi de l'audience ne perturbe pas la procédure dans la mesure où le tribunal a jusqu'au 25 février, date de fin de la période de sauvegarde accélérée, pour valider le plan de sauvetage du groupe. Pour rappel, le groupe Casino a annoncé, le 2 février, que toutes les autorités de la concurrence ont donné leur consentement pour la reprise du distributeur. Tout comme un calendrier a été déjà ficelé pour l’entrée en lice des nouveaux repreneurs et la cession des 288 enseignes française à Intermarché, Carrefour et Auchan. Il ne reste alors qu’à statuer sur l’avenir des salariés concernés par les magasins à céder ou à fermer.
L’avenir des salariés de Casino en suspens
Le 31 janvier, le CSEC de Casino France avait prononcé un « avis défavorable » sur le plan de sauvegarde accéléré du groupe. « On nous parle de restructuration financière, mais à aucun moment on n’a parlé des salariés, de leur avenir, des conditions de travail ou des risques de licenciement », a regretté, lundi sur BFMTV, Nathalie Devienne, porte-parole de l'intersyndicale de Casino (FO, CGT, CFDT, UNSA, CFE-CGC).
« On s'est battu ! On a organisé des mouvements sociaux et des mobilisations en décembre sur plusieurs sièges, notamment à Saint-Étienne, notre avis est défavorable, mais si, après ce plan, le consortium d'actionnaires se met autour de la table pour négocier s'ils disent qu'on négocie sur les indemnités légales, alors nous n'irons pas sur le terrain judiciaire, mais on veut discuter et négocier », ajoute la porte-parole. De leur côté, les repreneurs, à travers un porte-parole qui s’exprimait auprès de l’AFP, se disent disposés d’aller « au-delà des indemnités légales et d’inclure un plan de départ volontaire dans le processus ».