Faire une donation de son vivant permet d’anticiper la transmission de son patrimoine tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Que ce soit pour aider ses enfants, ses petits-enfants ou un tiers, plusieurs options existent, notamment la donation avec réserve d’usufruit ou le don manuel. Toutefois, cette démarche impose des règles strictes, des frais notariés et des plafonds d’abattement à respecter.
La donation permet de transmettre un bien immobilier, une somme d’argent ou des valeurs mobilières avant son décès. Contrairement au testament, elle prend effet immédiatement et doit être acceptée par le bénéficiaire. Un acte notarié est obligatoire, sauf pour les dons manuels, comme l’argent ou les objets de valeur, qui peuvent être effectués librement.
L’un des principaux avantages de la donation est la possibilité de réduire les droits de succession. Tous les 15 ans, un parent peut transmettre jusqu’à 100 000 euros à un enfant sans taxation. Un dispositif temporaire, valable jusqu’en 2026, permet également d’exonérer jusqu’à 100 000 euros supplémentaires pour l’achat d’un logement neuf ou des travaux de rénovation énergétique.
Les avantages de transmettre que la propriété nue
Lorsqu’un bien immobilier est donné, il est possible de ne transmettre que la nue-propriété tout en conservant l’usufruit. Cette solution permet au donateur de continuer à occuper le logement ou de percevoir les loyers s’il est mis en location.
Cette stratégie présente un double avantage. Elle permet de préparer la transmission sans perdre l’usage du bien. À son décès, le bénéficiaire devient plein propriétaire sans payer de droits de succession, puisque l’usufruit s’éteint automatiquement.
Le nu-propriétaire ne peut pas vendre le bien sans l’accord de l’usufruitier, sauf si une clause spécifique est incluse dans l’acte notarié. Il doit également prendre en charge les gros travaux, sauf mention contraire dans l’acte de donation.
Quelles sont les frais à anticiper lors d’une donation ?
Toute donation entraîne des frais de notaire, calculés en fonction de la valeur du bien transmis. En moyenne, ces frais représentent environ 1 % du montant donné, avec un barème dégressif pour les sommes plus importantes.
Il est aussi possible d’inclure une clause d’inaliénabilité, empêchant le bénéficiaire de vendre le bien pendant une durée définie. Un droit de retour peut également être prévu pour que le bien revienne au donateur si le bénéficiaire décède avant lui.
Peut-on annuler une donation avec usufruit ?
Une donation est en principe irrévocable, sauf dans certains cas exceptionnels. La naissance d’un enfant après la donation peut permettre une révocation si cela a été prévu dans l’acte. L’ingratitude du bénéficiaire, comme une atteinte à la vie du donateur ou des actes graves, peut également justifier l’annulation. Enfin, si le bénéficiaire ne respecte pas les obligations imposées lors de la donation, comme l’entretien d’un bien, une action en justice peut être engagée pour récupérer la propriété.
La donation de son vivant est une stratégie patrimoniale avantageuse, mais elle demande une préparation minutieuse pour éviter des coûts excessifs ou des complications juridiques. Un notaire pourra accompagner les donateurs pour optimiser leur transmission et adapter la démarche à leur situation personnelle et familiale.