La réduction du nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) se poursuit sur le territoire, sous l’effet combiné de la numérisation des paiements, de la rationalisation des coûts bancaires et des fermetures d’agences. Face à ce phénomène, des établissements bancaires maintiennent néanmoins des solutions concrètes pour les usagers attachés ou contraints d’utiliser des espèces.
La France connaît une baisse continue du nombre de DAB installés. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. D’abord, les paiements numériques gagnent en popularité : cartes bancaires sans contact, portefeuilles électroniques et virements via smartphone ont supplanté le recours quotidien au liquide. Ensuite, les coûts de maintenance et de sécurisation des distributeurs pèsent sur les bilans des banques. Enfin, la fermeture de nombreuses agences bancaires, notamment en zones rurales, entraîne mécaniquement la disparition des DAB associés.
Trois banques qui conservent un accès au distributeurs de billets
Dans ce contexte, trois établissements bancaires se distinguent par leur stratégie de maintien d’un réseau d’accès à l’argent liquide :
La Banque Postale s’appuie sur le maillage territorial de ses bureaux de poste. Présente dans des zones parfois désertées par les autres banques, elle conserve des automates multifonctions accessibles à ses clients, permettant retraits, dépôts et consultation de compte. L’établissement joue un rôle particulier en matière de service de proximité dans les territoires.
Le Crédit Agricole maintient également un réseau important de DAB, notamment dans les régions rurales. Certaines de ses caisses régionales proposent des partenariats avec des commerces locaux pour permettre le retrait d’espèces en caisse. Cette formule pallie l’absence d’automates et répond à un besoin de continuité de service dans les zones peu densément peuplées.
La Société Générale adopte une approche plus technologique. Elle déploie des automates multifonctions issus du programme « cash service », qui permettent, outre les retraits, de réaliser des opérations variées comme les dépôts ou virements. L’objectif est d’optimiser l’usage des machines restantes tout en assurant une couverture minimale.
Des solutions alternatives à envisager
Face à la diminution des points de retrait traditionnels, certaines alternatives émergent. Les retraits d’espèces en magasin, déjà en place chez certains commerçants partenaires des banques, pourraient se développer. Ces dispositifs permettent de retirer des espèces à la caisse lors d’un achat, sur présentation de la carte bancaire. Ils offrent une réponse concrète à la désaffection des zones bancaires classiques.
Par ailleurs, les usagers sont incités à anticiper leurs retraits, en prélevant des sommes plus importantes à chaque visite au distributeur, afin de limiter les déplacements. Cette pratique s’impose progressivement dans les territoires où les DAB restants sont devenus rares.
La raréfaction des distributeurs pose des enjeux spécifiques pour les personnes âgées, les publics éloignés du numérique et les foyers qui gèrent leur budget au comptant. Pour ces usagers, l’accès au liquide reste un besoin quotidien. Les banques sont invitées à intégrer cette réalité dans leurs stratégies d’adaptation, pour éviter d’aggraver les inégalités territoriales et numériques.