En France, les seniors sont nombreux à faire face à la discrimination au sein de leur entreprise. Ils sont dans de nombreux cas poussés vers la sortie à la fin de leur carrière et rencontrent des difficultés à retrouver un travail passé 50 ans. L'enjeu de l'emploi senior est d'ailleurs pris en considération par le gouvernement, même si les mesures proposées ne vont pas dans le sens réclamé par les syndicats.
Ainsi, même si le Code du travail français dispose qu'« aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte », des personnes subissent encore des licenciements abusifs en raison de leur âge avancé. D'ailleurs, l'âge est cité dans le Code du travail comme l'un des critères de discrimination.
Les cas concrets de ces abus sont nombreux. Un employé de la Maaf Assurances (groupe Covéa) a été licencié pour faute grave courant 2022 après de nombreuses années passées au sein du groupe. C'est ce que rapporte le site Capital qui indique que cet employé a décidé d’attaquer la mutuelle en justice pour contester le motif de la rupture de son contrat.
Cependant, ce cas n'est pas isolé selon l'enquête réalisée par ledit média. L'employé licencié a été auditionné aux prud’hommes à la fin de l'année 2023 et le délibéré est attendu pour mars. C'est un cas d'école. Arrivé à l'entreprise en 1987, il est monté en grades jusqu’à décrocher un poste de responsable régional dans le sud de la France.« Pendant toutes ces années, je n’ai jamais eu aucun problème avec mon employeur », témoigne l'employé qui indique que sa vie a basculé au début 2021, avec l'arrivée d'une nouvelle directrice régionale. « Ça s’est tout de suite très mal passé. Elle me harcelait. C’était un enfer », dénonce-t-il.
Plusieurs employés licenciés par la MAAF
L'employé « présente des troubles de santé consécutivement à un management délétère de sa direction régionale qui aurait pour dessein de le discréditer et le court-circuiter auprès de ses équipes », avait indiqué le médecin du travail dans un courrier envoyé à la MAAF et consulté par Capital.
Accusé de management toxique et délétère, l'employé est licencié pour faute grave en août 2022. « Dans ma lettre de licenciement, il est indiqué que la direction des ressources humaines aurait réalisé un diagnostic d’analyse des risques psychosociaux sur le territoire que je gérais. Sauf que ce document, demandé par mon avocat, ne nous a jamais été fourni. Il y a de grandes chances qu’il n’existe pas », témoigne encore l'employé pour le journal.
Le licenciement de cet employé a été le début d'une vaste campagne de remerciements. En tout, 13 directeurs d’agence sont dans une situation de mal-être, selon le témoignage d'une employée qui a démissionné. Toutefois, deux autres ex-salariés de la MAAF ont décidé de saisir les prud’hommes suite à leur licenciement.
