Dettes des pays de la Zone euro : l’avertissement de la BCE !

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Dettes des pays de la Zone euro : l’avertissement de la BCE !
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Pour la BCE, le recul de l’inflation dans la zone euro ne doit pas être « tenu pour acquis ». Le vice-président de la Banque centrale européenne, Luis de Guindo, vient de le rappeler aux États membres, en les mettant directement en garde contre la viabilité de leur dette souveraine en cette période de taux directeurs élevés.

En effet, fixés à un barème assez haut, imposé par la situation générale du marché, les taux directeurs se sont répercutés sur les coûts des endettements devenus désormais conséquents pour certains pays, à l’image de la France et de l’Italie. Et la BCE ne compte pas du tout revoir ses taux à la baisse, dévoile Luis de Guindo. Quand ce dernier veut positiver, c’est à peine qu’il n’annonce pas d’augmentation des taux directeurs de leurs niveaux actuels. Il a réaffirmé, lundi 13 novembre, que la BCE maintiendrait ses taux élevés « pendant suffisamment longtemps (de façon à) contribuer substantiellement » à atteindre un objectif d’environ 2% d’inflation.

Le vice-président ne veut sans doute pas être alerte davantage en utilisant la formule « suffisamment longtemps », qui serait synonyme de plusieurs mois que durera l’échéance de revoir enfin l’inflation baisser à 2%. Et si les taux restent donc élevés, les répercussions seront forcément et durablement handicapantes pour les pays, en ce sens où les dettes détenues sur eux risquent de souffrir davantage dans leur viabilité. Surtout si les pays en question venaient à adopter une politique budgétaire sans prudence suffisante en fonction de l’évolution du marché monétaire.

C’est en conséquence justement de ce contexte qui prévaut actuellement que Luis de Guindo a mis en garde, lundi, lors d’un discours prononcé à Frankfort, les États membres sur la viabilité de leur dette : « Des coûts de financement plus élevés et des politiques budgétaires moins prudentes pourraient raviver les inquiétudes quant à la viabilité de la dette souveraine, en particulier dans les pays où les niveaux d’endettement sont déjà élevés », a-t-il avisé, sachant que les États concernés devraient être amenés à renouveler leurs lignes de dettes à des taux très élevés.

La BCE maintiendra ses taux élevés pendant « suffisamment longtemps »

La Banque centrale européenne, dans un souci continu de juguler l’inflation, a toujours agi sur les taux directeurs qui sont aujourd’hui entre 4% et 4,75, soit les plus hauts taux jamais fixés par la BCE depuis 1999. Ce qui a fait que le taux d’intérêt des obligations du trésor français a atteint 3,26% durant ce mois de novembre, alors qu’il était nul en janvier 2022.

« Mais la crainte de la BCE est surtout de voir arriver une divergence de dynamique entre les taux directeurs des différents États. La gardienne de l’euro est donc particulièrement attentive aux « spreads », qui représentent les écarts de rendement entre l'emprunt allemand, qui fait référence, et ceux d’autres pays en zone euro. En effet, alors que leurs taux à 10 ans étaient tous les deux en dessous de 1% en 2021, le taux italien a atteint 4,52% en novembre, quand celui de l’Allemagne ne s’est établi qu’à 2,69%. Pour de nombreux experts à la BCE, c’est aujourd’hui l’Italie qui inquiète compte tenu de son énorme dette publique équivalent à 144% de son PIB en 2022 », note La Tribune.

Aujourd’hui, toutefois, les « spreads » sur les marchés des obligations d’État sont « restés contenus », a rassuré le vice-président de la BCE lundi. Mais qu’en sera-t-il dans le futur ? Une petite lueur d’espoir est gardée en dernier recours par Luis de Guindo qui tente de rassurer qu’en cas de tensions sur le marché de la dette, la BCE dispose, dans son arsenal, d’un « instrument de protection de la transmission » (TPI). Celui-ci lui permet d’acheter des obligations d’État dont les rendements augmenteraient trop vite par rapport à ceux de l’Allemagne.

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