L’agence de notation Moody’s a décidé de ne pas réviser la note de la dette publique de la France le vendredi 11 avril, une décision qui, par défaut, équivaut à un maintien de la note actuelle à « Aa3 ». Cette note avait été abaissée en décembre dernier, passant de « Aa2 » à « Aa3 », à cause de la « fragmentation politique » du pays, qui, selon Moody’s, rend difficile un rétablissement rapide des finances publiques.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la révision annuelle des notes souveraines, exercice dans lequel les agences de notation évaluent la stabilité économique et politique d’un pays. Moody’s a précisé le vendredi 11 avril au soir qu’« aucune action n’a été prise au sujet de la note de la France », après la révision périodique de cette dernière. Ainsi, la note de la dette souveraine de la France reste inchangée.
L’agence a exprimé des préoccupations concernant la fragilité politique du gouvernement, notant qu’« l’incertitude concernant l’orientation politique à moyen terme du gouvernement, en particulier la manière dont il entend réduire le déficit budgétaire toujours élevé de la France en 2026 et au-delà, reste élevée ». Ces déclarations mettent en lumière la complexité de la situation budgétaire française, alors que le gouvernement cherche à atteindre un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025, après 5,8 % en 2024 pour atténuer la dette publique.
En plus de la dette publique, Moody’s met en avant des défis économiques à surmonter pour la France
Malgré cette situation difficile, la France a adopté un budget pour 2025 qui prévoit un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros. Cependant, la situation s’est compliquée avec la récente tempête commerciale lancée par les États-Unis, qui a ajouté de l’incertitude à l’économie mondiale. Cette tempête a eu un impact direct sur les prévisions de croissance, avec une révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2025, abaissée de 0,9 % à 0,7 %. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a commenté cette situation en précisant qu’« une meilleure croissance serait possible si les droits de douane pouvaient être réduits ».
Le gouvernement, de son côté, a réaffirmé sa volonté de réduire le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025 et à 3 % d’ici 2029. Cependant, cet objectif semble difficile à atteindre sans augmenter les impôts, ce que le gouvernement a exclu pour l’instant, à l’exception d’une revue des niches fiscales. Cette révision est vue comme un levier nécessaire pour maintenir l’équilibre budgétaire sans peser sur les classes moyennes et populaires.
Les économistes estiment que cet objectif est ambitieux, surtout en l’absence d’une majorité claire au Parlement pour soutenir les réformes nécessaires. Par ailleurs, l’incertitude politique continue de peser sur la confiance des marchés et des investisseurs, ce qui reste un enjeu majeur pour l’économie française dans les années à venir. La stabilité politique et la capacité du gouvernement à mener des réformes cruciales seront des facteurs déterminants pour éviter une nouvelle dégradation de la note souveraine de la France.
L’impact des politiques économiques françaises, couplé aux tensions commerciales internationales, continue de soulever des questions sur la trajectoire économique du pays. Alors que les prévisions de croissance sont revues à la baisse, le gouvernement français devra naviguer dans un environnement mondial de plus en plus instable, afin d’assurer la stabilité économique et politique nécessaire à la préservation de la note de crédit du pays.