Dette publique : pendant que l’Italie et l’Espagne rassurent, la France devient le maillon faible de la zone euro

Le paysage de la dette européenne se redessine, et la France recule dans le classement.

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Dette publique : la France devient le maillon faible de la zone euro ? Crédit : Canva | Econostrum.info

La dette française inquiète de plus en plus les marchés. Tandis que l’Italie et l’Espagne gagnent en crédibilité, la France s’isole. Le signal est clair : la perception de risque a changé.

Depuis la sortie de la pandémie, un phénomène inattendu bouscule l’ordre établi sur les marchés européens de la dette. Les pays du sud, longtemps considérés comme fragiles, retrouvent la confiance des investisseurs. L’Italie et l’Espagne empruntent à leurs niveaux les plus bas depuis seize ans. En revanche, la France voit ses coûts de financement augmenter, et son image se dégrader.

Le taux d’intérêt à dix ans de la France atteint actuellement 3,56 %, contre 3,51 % pour l’Italie et 3,29 % pour l’Espagne, rapporte BFMTV. Ce basculement est plus qu’un simple indicateur financier : il traduit une perte de confiance progressive des marchés envers la signature française, autrefois considérée comme l’une des plus sûres de la zone euro.

Une dette publique devenue source de méfiance

La dégradation de la position française s’explique par une combinaison de facteurs. La trajectoire budgétaire du pays reste incertaine, avec un déficit public élevé, des dépenses rigides et peu de réformes structurelles engagées depuis la crise sanitaire. À cela s’ajoutent des tensions politiques internes, qui alimentent la prudence des investisseurs.

Selon les dernières estimations de l’agence S&P, la dette publique de la France pourrait atteindre 120 % du PIB dans les prochaines années. Ce seuil place le pays dans une zone de vulnérabilité, où une nouvelle hausse des taux ou une dégradation de la note souveraine pourrait avoir des conséquences directes sur le budget de l’État.

L’Italie et l’Espagne rassurent les marchés

Face à cette situation, l’évolution des marchés est d’autant plus notable que l’Italie et l’Espagne, longtemps classées dans la « périphérie », parviennent à stabiliser leurs finances publiques. Rome a vu son spread avec l’Allemagne retomber à 0,7 point, et celui de Madrid à 0,5 point — des niveaux plus atteints depuis 2009.

Les efforts budgétaires, la croissance et la clarté des trajectoires fiscales semblent aujourd’hui rassurer davantage les marchés que la situation française. Cette recomposition rebat les cartes de la hiérarchie financière en Europe.

Une pression croissante pour les finances françaises

Les prochaines semaines seront décisives. La France pourrait être confrontée à un resserrement des conditions de financement si les marchés continuent de douter de sa capacité à maîtriser sa trajectoire budgétaire. Une dégradation de sa note souveraine alourdirait encore le poids de la dette, limitant les marges de manœuvre économiques et sociales.

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