Dette publique : Les excédents de trésorerie de certains opérateurs de l’Etat peuvent-ils être mis à contribution ?

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Dette publique : Les excédents de trésorerie de certains opérateurs de l'Etat peuvent-ils être mis à contribution ?
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Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a évoqué l’idée de puiser dans certains excédents de trésorier des opérateurs de l’État dans le but de financer le remboursement de la dette publique française. L’idée pourrait paraître séduisante si les caisses des services en questions n’étaient pas quasiment vides, à en croire ceux qui en assurent la gestion.

Éponger la dette publique en utilisant les excédents de trésorerie de certains opérateurs de l’État ?

Mardi 25 juillet, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a imaginé une nouvelle source de financement qui permettrait de contribuer à résorber la dette publique française. Le ministre a annoncé vouloir puiser dans les caisses de certains opérateurs de l’État, tels que France travail, le CNRS ou encore Météo France. Selon lui, le total de ces excédents serait de 2,5 milliards d’euros.

En théorie, l’idée peut sembler bonne. Or, les services concernés assurent ne pas avoir connaissance de l’existence de tels excédents. L’on assure même, à l’inverse, que les caisses sont vides. Lorsqu’ils sont interrogés à ce sujet, ces opérateurs se disent surpris de la volonté de les mettre à contribution afin d’éponger la dette publique française. Rappelons que cette dernière vient de passer au-dessus des 3 000 milliards d’euros, soit 112,5 % du PIB.

Un membre du conseil d’administration de Météo France rappelle, à ce titre, que l’opérateur public est en état d’alerte et que son budget serait en niveau prudentiel. Météo France ne disposerait ainsi que d’un mois de réserve pour payer ses agents. Plus grave encore, l’organisme devrait finir l’année 2023 en accusant un déficit de plusieurs millions d’euros.

Des caisses vides ?

L’étonnement est le même du côté du CNRS, qui souffre depuis longtemps, selon les dires des délégués syndicaux, du manque d’investissement et du faible niveau de rémunération des chercheurs. « S’il y avait des excédents dans notre établissement, on le saurait », réagit un enseignant.

Chez France Travail (ex-Pôle emploi), l’annonce du ministre tombe plutôt mal. Rappelons que l’opérateur est en pleine négociation avec Bercy au sujet des revalorisations salariales qui restent, à ce jour, en raison d’un budget insuffisant.

Hélène Ibanez est secrétaire générale de la Fédération de la Protection sociale travail emploi. « On a été extrêmement surpris et agacés par ces déclarations. Il faut savoir que l’on est en pleine négociation des salaires actuellement à Pôle emploi. Les excédents ne suffisent pas aujourd’hui à augmenter les salariés, on attendait une réponse de Bercy pour savoir si une négociation allait pouvoir s’ouvrir », a-t-elle déclaré.

En ce qui le concerne, Bruno Le Maire n’en démord pas et entend bien faire bénéficier les comptes publics français de la « trésorerie abondante » générée par les opérateurs de l’État. Il compte en effet utiliser, dès 2024, la moitie des bénéfices réalisés par ces opérateurs, soit 1,25 milliard d’euros, dans le but de réduire la dette publique française.

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