Dépenses publiques : la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme

La Cour des comptes alerte sur des dépenses publiques en hausse et un déficit atteignant 6 % du PIB en 2024. Elle souligne l’urgence de maîtriser les finances pour éviter un décrochage économique. La dette pourrait dépasser 125 % du PIB en 2029, menaçant l’équilibre budgétaire du pays.

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Photo de la devanture de la Cour des comptes
Dépenses publiques : la Cour de compte tire la sonnette d'alarme | Econostrum.info

Le 13 février 2025, la Cour des comptes a publié un rapport préoccupant sur les dépenses publiques de la France. Elle met en garde contre une dépense publique en « roue libre », qui menace l’équilibre économique du pays et pourrait l’éloigner des standards européens.

Après deux années de dérapage du déficit, atteignant 5,5 % du PIB en 2023 et environ 6 % attendus en 2024, le gouvernement vise un retour à 5,4 % cette année, avec l’objectif de redescendre sous la barre des 3 % d’ici 2029. Un calendrier qui accuse déjà deux ans de retard par rapport aux engagements initiaux.

La Cour des comptes souligne que ce déficit persistant place le pays « au pied du mur»  et insiste sur la nécessité de respecter la trajectoire budgétaire, sous peine de voir la France « décrocher de ses partenaires européens ». Elle avertit que tout retard supplémentaire rendrait les ajustements futurs encore plus douloureux, nécessitant des réformes drastiques pour rétablir la situation.

Un déficit aggravé par la hausse des dépenses publiques

La réduction du déficit en 2025 repose essentiellement sur des hausses de prélèvements obligatoires, plutôt que sur une réduction des dépenses publiques. La Cour critique ce choix, notant que « le cœur de la dépense publique continue de progresser à un rythme proche de sa tendance d’avant-crise ». De plus, près de la moitié des hausses d’impôts prévues dans le budget, comme la surtaxe sur les entreprises, ne sont que temporaires, ce qui fragilise la stratégie d’assainissement budgétaire.

En 2024, l’aggravation du déficit s’explique par des recettes fiscales inférieures aux prévisions, mais aussi par une hausse continue des dépenses, qui progressent plus vite que la croissance. La Cour des comptes souligne que la fin progressive des mesures exceptionnelles mises en place pendant la crise masque une dérive plus structurelle des finances publiques.

Si la croissance économique ou les ajustements budgétaires s’avèrent moins favorables que prévu, seule la moitié des 110 milliards d’euros nécessaires à la stabilisation des finances pourra être dégagée. Ce scénario risquerait alors de faire exploser le ratio d’endettement, qui pourrait dépasser 125 % du PIB en 2029 et atteindre 130 % en 2031, bien au-delà des objectifs fixés par le gouvernement.

Par ailleurs, la charge de la dette, qui pèse déjà lourdement sur les finances publiques, pourrait doubler pour atteindre 112 milliards d’euros en 2029, devenant ainsi le premier poste budgétaire de l’État, devant l’Éducation nationale. Cette évolution rendrait toute politique de relance plus difficile, avec un impact direct sur la capacité du pays à financer de nouveaux investissements.

Face à ces risques, la Cour des comptes insiste sur la nécessité d’un effort structurel et d’une maîtrise plus stricte des dépenses publiques pour éviter un scénario de décrochage économique et budgétaire à l’échelle européenne.

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