Le ralentissement économique qui découle de la crise inflationniste de 2023 est souligné par le bond significatif des faillites d’entreprises. Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC) a enregistré une hausse de plus de 35 % des procédures collectives par rapport à 2022, selon son dernier bilan publié le 24 avril.
Cette conclusion ressort du dernier bilan du CNGTC, daté du 24 avril, qui révèle une véritable explosion des faillites d’entreprises (redressement judiciaire, procédure de sauvegarde, liquidation judiciaire) au cours de l’année 2023. Le nombre de procédures collectives a dépassé les 50 000, soit une augmentation de 35 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres dépassent même les standards d'avant la pandémie, lorsque le nombre moyen annuel de procédures collectives avoisinait les 45 000, indiquent les greffiers.
En revanche, le rapport de la CNGTC note une baisse de 5 % des créations d’entreprises à l’échelle nationale. Cette situation met en lumière, selon les greffiers, l’instabilité des sociétés françaises face à des crises multiples. De tous les départements français, seuls deux (Aine et la Meuse) ont été épargnés par la vague de faillites.
Dans des départements tels que l’Aveyron, la Corse du Sud, le Doubs, la Haute-Garonne, la Haute-Loire, les Hautes-Pyrénées, les Hauts-de-Seine, l’Indre-et-Loire, les Landes, Mayotte, le Puy-de-Dôme, la Réunion et le Territoire de Belfort, on a observé une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2022.
Faillites dans l'hébergement-restauration : augmentation de plus de 40 % par rapport à 2022
En ce qui concerne les secteurs d’activité, le commerce a été le plus touché avec 23 % des procédures enregistrées. Il est suivi par le secteur de la construction avec 19,9 %, et l’hébergement-restauration avec 14,9 %. Ces deux derniers secteurs se distinguent également par une hausse significative des faillites enregistrées, soit une augmentation de plus de 40 %.
« Cette explosion des procédures tient à deux facteurs, d’abord le remboursement de la dette sociale, en particulier pour les restaurants, et à une conjoncture très dégradée, qui a limité les achats immobiliers et la consommation courante », explique Thierry Million, consultant pour le cabinet de conseil Altarès, cité par Le Figaro.
En ce qui concerne les créations d’entreprises, l’Île-de-France se révèle être la région la plus dynamique avec 30 % des nouvelles créations en 2023, soit une augmentation de 1,4 % par rapport à 2022. La Provence-Alpes-Côte-d’Azur a également montré une forte attractivité même en période de crise en accueillant une sur dix des nouvelles immatriculations nationales, soit une augmentation de 0,2 point par rapport à 2022.
Certains départements comme les Alpes-Maritimes, l’Aube, l’Aveyron, les Hauts-de-Seine, le Jura, la Seine-Saint-Denis, le Territoire de Belfort, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise, Paris et les Yvelines, ont enregistré une différence positive en 2023 par rapport à 2022, ou ont connu une baisse minime (moins de 3 %). À l’inverse, la région des Pays de la Loire a été la plus impactée par la crise en termes de création d’entreprises, accusant un recul de 13 %.