Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a réduit son soutien financier à certaines aides destinées aux seniors. Cette mesure, qui concerne principalement le portage des repas et la téléassistance, a été justifiée par des contraintes budgétaires. Si les cas les plus dépendants continuent d’être soutenus, la décision suscite des critiques de la part des associations, des bénéficiaires et d’élus locaux.
Depuis début 2025, les bénéficiaires de l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA) voient leur aide pour le portage des repas et la téléassistance supprimée. Ces prestations, auparavant subventionnées à hauteur de 30 % à 100 % selon les revenus, ne seront plus couvertes par le département. Cette réduction concerne environ 2 900 personnes, à l’exception des cas de grande dépendance, représentant 10 % des bénéficiaires.
Une décision due aux exigences budgétaires du gouvernement
Catherine Boursier, vice-présidente chargée de l’autonomie, justifie la mesure par la nécessité de respecter les exigences budgétaires imposées par l’État. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons pris cette décision. […]. Je rappelle que nous avons un gouvernement de droite. Les départements sont dans des situations financières catastrophiques. Nos recettes se sont effondrées. Nos dépenses sociales explosent. Et on nous demande de boucler nos budgets en faisant des économies », a-t-elle expliqué auprès de France 3.
Le budget départemental pour l’autonomie, qui représente 30 % des dépenses globales, a atteint 123 millions d’euros en 2024, en hausse de 22 millions par rapport à 2022. Malgré cette augmentation, les recettes du département stagnent tandis que les dépenses sociales explosent.
Les critiques et inquiétudes des parties prenantes
Les associations dénoncent le manque d’information préalable et s’inquiètent de l’impact pour les familles modestes. Jean-Luc Julien, de la fédération ADMR, souligne que cette suppression risque de compliquer l’accès à ces services pour les usagers à faible revenu. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les personnes fragiles qu’on accompagne. L’aide au portage de repas est facultative. La loi n’oblige pas les conseils départementaux. Ce n’est d’ailleurs pas le choix de beaucoup de départements. », a-t-il déclaré à France 3.
En parallèle, des médecins redoutent que certains renoncent à la téléassistance, essentielle pour leur sécurité.
Du côté des élus, des voix critiques s’élèvent contre cette politique jugée précipitée. Catherine Boursier reconnaît des erreurs dans la communication, tout en rappelant les contraintes qui ont conduit à ces choix difficiles.
Des alternatives pour limiter l’impact de la suppression de l’aide de portage des repas
Pour atténuer les effets de cette mesure, le département évoque le recours au crédit d’impôt pour les prestations supprimées. Cependant, ce dispositif présente une limite : le remboursement est différé, ce qui pourrait poser problème aux ménages en difficulté. La vice-présidente assure que des solutions adaptées seront mises en place pour les cas complexes, via des aides locales ou des mutuelles.
La suppression de ces aides met en lumière les tensions entre contraintes budgétaires et besoins sociaux croissants. Si des solutions partielles sont envisagées, cette décision alimente un débat plus large sur la gestion des dépenses publiques et la prise en charge des populations les plus vulnérables.