En France, le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire a triplé depuis 2015, selon une récente étude de la Fondation Nestlé qui indique également que les personnes en insécurité alimentaire sont en majorité des jeunes, avec un tiers ayant moins de 35 ans (33 %).
Devant cette situation, le département de la Meurthe-et-Moselle veut expérimenter un « revenu d'émancipation jeunes ». Ce dispositif, d'un montant de 500 euros, sera destiné à des jeunes de 16 à 25 ans ayant « peu ou pas de revenus ». Ainsi, ce département, dirigé par la gauche, veut permettre à cette catégorie de citoyens en fragilité financière d'avoir des ressources pour subvenir à leurs besoins. Il ne s'agit pas d'un « énième dispositif » ni d'un « revenu de solidarité active (RSA) jeune ni un revenu de base », tient à préciser Chaynesse Khirouni, présidente socialiste du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
Il s'agit plutôt de l'expérimentation d'un « revenu d'émancipation jeunes » pour des jeunes âgés de 16 à 25 ans, indiquent les élus porteurs du projet. Un projet qui devra commencer au premier semestre 2024. Dans le détail, ce revenu est fixé à 500 euros. Il sera accessible sur critères sociaux à des jeunes ayant « peu ou pas de revenus » et n'étant pas éligibles à d'autres aides, comme celle du Crous pour les étudiants. Cette nouvelle aide sera versée sur une période de six mois et est renouvelable une fois.
Une aide sans contrepartie
Chaynesse Khirouni souligne, pour défendre ce projet, que les dispositifs existants ne fonctionnent pas pour tous les jeunes. Et « la familiarisation des allocations » des jeunes, corrélées à celles de leurs familles, peut créer des difficultés pour ceux qui seraient par exemple en rupture familiale. Il faut dire que, dans ce département, environ 300 jeunes à pouvoir prétendre à cette aide. Pour définir ses critères d'éligibilité, le département s'appuiera sur des partenaires comme les associations, la mission locale ou encore la Caisse d'allocations familiales. Le département en question tient, avant tout, à instaurer « une relation de confiance ».
Ce dispositif vise, en priorité, à permettre aux jeunes « en rupture familiale, ou en situation d'errance, ou en période de transition entre les études et l'emploi » de retrouver confiance en eux, explique Lionel Adam, conseiller départemental en charge du projet. Il s'agit d'un « coup de tonnerre social », ajoute le conseiller, qui souligne le fait que cette aide n'est pas conditionnée au fait d'avoir un projet, ne constituant pas un « contrat » avec des contreparties pour le bénéficiaire. « Tu as des difficultés, d'accord, mais on a confiance en toi ». C'est le message que le département veut faire passer à ces jeunes, explique encore la présidente socialiste du Conseil départemental.