Depuis la fin du mois de décembre, le patronat et les syndicats discutent de l'emploi des seniors. Outre le « CDI seniors », les organisations patronales ont mis sur la table une série de propositions qui concernent divers sujets sensibles, tels que le passage du monde du travail à la retraite.
Dans sa proposition d'accord sur l'emploi des seniors, le Medef a consacré une bonne partie pour la transition entre l'emploi et la retraite. Cet article, remis par l'organisation patronale aux syndicats, a pour objectif de « faciliter les aménagements de fins de carrière par des dispositifs articulés les uns avec les autres afin de permettre le maintien en emploi ». Le premier point sur lequel le Medef souhaite apporter des modifications est le départ à la retraite pour tous les salariés.
Pour l'organisation patronale, le système actuel, qui se base sur un préavis de départ d'un à deux mois, selon l'ancienneté de l'employé, « ne permet pas d’anticiper les impacts du départ sur l’organisation du travail, ni de faciliter les choix individuels du côté des salariés ». Pour changer cela, le Medef veut mettre en place un entretien professionnel « renforcé » à 60 ans.
Dans les grandes lignes, ce dernier viserait à discuter avec le salarié pour déterminer son départ à la retraite à taux plein. Autre point abordé par le Medef : le CDI seniors. Ce type de contrat permettrait aux employeurs de pouvoir licencier le salarié concerné à la fin de son contrat sans lui verser les 30 % d'indemnité de mise en retraite, qui sont en vigueur actuellement.
Des propositions qui ne passent pas auprès des syndicats
Pour les syndicats, ces deux propositions sont clairement défavorables à l'employé. Pour la première proposition, « cela va très loin, c’est une information personnelle qui doit rester à la main du salarié. C’est comme si un employeur demandait à une femme quand elle allait faire un enfant », explique Eric Courpotin de la CFTC. Pour ce qui est du « CDI seniors », qui permettrait aux employeurs de licencier le salarié sans l'indemniser à la fin de son contrat, « c’est tout bénéf’ pour les employeurs pour qui on crée un nouveau motif de licenciement », dénonce Denis Gravouil de la CGT.
D'ailleurs, alors que le patronat propose de créer un temps partiel de fin de carrière, qui permettrait aux salariés proches de la retraite de passer sur un contrat à temps partiel, les syndicats proposent, quant à eux, la mise en place d'une retraite progressive à partir de 60 ans. Le cumul emploi-retraite est également un sujet de discorde entre patronat et syndicats. Ces derniers ne voient pas d'un très bon œil la proposition du Medef qui juge qu'attendre 6 mois avant de pouvoir reprendre une activité chez son ancien employeur « pénalise le retraité qui pourrait manquer une opportunité d’emploi ».