La demande mondiale d’or a atteint un sommet historique en 2024, malgré une envolée des prix. Avec 4 553,7 tonnes achetées sur l’année, soit une hausse de 1 %, le métal jaune confirme son statut de valeur refuge privilégiée dans un contexte d’incertitudes économiques et géopolitiques. Si l’investissement a fortement progressé, notamment grâce aux achats des banques centrales, le marché de la joaillerie a en revanche souffert de cette flambée des prix.
L’un des facteurs clés de cette hausse de la demande est l’appétit des banques centrales pour l’or. Elles ont acquis 1 045 tonnes en 2024, marquant ainsi la troisième année consécutive au-dessus du seuil des 1 000 tonnes. Ce mouvement s’inscrit dans un contexte de fortes tensions internationales, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Face aux sanctions économiques et aux incertitudes monétaires, de nombreux États renforcent leurs réserves en or pour diversifier leurs actifs et limiter leur dépendance aux devises étrangères.
Le retour en force des ETF adossés à l’or, ces produits financiers qui répliquent l’évolution du cours du métal précieux, a également contribué à soutenir la demande. L’engouement des investisseurs a été renforcé par les incertitudes politiques, notamment en amont des élections américaines.
L’or, un investissement en plein essor
L’investissement en or a bondi de 25 % en 2024, soit la plus forte progression annuelle depuis 2020. Ce phénomène s’explique par l’instabilité des marchés financiers, les investisseurs cherchant à sécuriser leur capital face aux risques économiques et aux politiques monétaires incertaines.
Le prix de l’or a ainsi grimpé en moyenne à 2 386 dollars l’once, enregistrant une hausse de 23 % sur l’année. Cette flambée a été alimentée par une demande constante et une offre limitée, renforçant encore davantage son attrait en tant qu’actif refuge.
Le marché de la joaillerie a connu un ralentissement
Si l’investissement en or a connu une croissance spectaculaire, le secteur de la joaillerie a en revanche souffert. La hausse des prix et le ralentissement économique, notamment en Chine, ont pesé sur la demande mondiale de bijoux en or, qui a chuté de 11 % en 2024. La Chine, premier marché mondial, a enregistré une baisse particulièrement marquée de 24 % dans ce secteur, comme le rapporte le Figaro.
Les perspectives pour 2025 restent incertaines. Tant que les prix resteront élevés, un rebond de la joaillerie semble peu probable. En revanche, la tendance des banques centrales à renforcer leurs réserves devrait se poursuivre, soutenant ainsi la demande globale pour l’or.
Alors que l’or a battu de nouveaux records en 2024, la question demeure sur l’évolution du marché en 2025. Les incertitudes économiques et les tensions géopolitiques continueront de jouer un rôle clé dans la dynamique de l’or. Si les banques centrales poursuivent leurs achats, le prix du métal jaune pourrait se maintenir à des niveaux élevés, limitant ainsi une reprise de la demande en bijouterie. L’or semble plus que jamais au cœur des stratégies d’investissement et des politiques monétaires mondiales.
