C’est une première depuis fin 2021 : les prix de certains produits de grande consommation sont en légère baisse dans les grandes surfaces. Cela concerne notamment des produits de soin, de beauté et d’hygiène.
Sévèrement impactés par la vague inflationniste post-covid et les bouleversements géopolitiques dans le monde, les prix de certains produits de grande consommation ont enfin observé une baisse de -0,1% sur un an au mois de mai. C’est ce que font ressortir les données mensuelles de Circana, publiées jeudi 23 mai. Une évolution qui met en exergue, pour la première fois depuis décembre 2021, la tendance à la baisse de l'inflation.
Les consommateurs ne devraient pas s’en rendre compte du fait que, par rapport au temps d’avant la crise, les prix restent élevés de plus de 15,9% sur deux ans. À la même période (mai 2023), la hausse était encore affirmée avec un pic de plus de 16%. Une année après, la déflation semble bien enclenchée. C’est là une suite logique de la tendance baissière, entre -0,2% et -0,5%, observée mensuellement sur les prix depuis le dernier trimestre 2023.
Dans le détail, les baisses le plus importantes observées en mai sur un an concernent notamment les catégories soins pour homme (-8,7%), les gels douche (-5,5%) et les produits de toilettes intimes (-4,6%). Certains produits alimentaires ont également enregistré des baisses notables, notamment le jambon de volaille, dont le prix s’est replié de moins 5,8%, ainsi que les desserts et les pâtes surgelées (-4,2%). Le frais non laitier a régressé de moins 0,9% et les surgelés de moins -0,4%.
Une déflation à relativiser
La tendance s'inverse toutefois en ce qui concerne d’autres produits alimentaires, tels les flageolets en conserve (+8,7%), les huiles (+8,1%), le maïs doux en conserve (+7,4%) ou encore les jus de fruits (+5,6%). Globalement, pour les produits alimentaires, les prix ont enregistré une légère hausse de 0,2% au moment où les produits d’entretien et d’hygiène ont baissé de moins 2,2% (-2,4% pour les produits d’hygiène) sur un an.
Pour expliquer cette baisse prononcée en rayon hygiène et entretien, Emily Mayer, experte grande consommation chez Circana, fait référence à la loi Descrozaille (EGalim 3). Le texte limite considérablement les offres promotionnelles de cette catégorie de produits, et « les industriels n'ont probablement pas passé de hausses de tarifs avec le risque volume lié à ces limitations », analysait-elle récemment.
Par ailleurs, la hausse limitée enregistrée sur les produits alimentaires trouve son explication dans la concurrence accrue qui marque le marché de la distribution. Les volumes d’achats en baisse (-2,4% en 2024), et le contexte de pouvoir d’achat toujours marqué, expliquent les spécialistes, font que les enseignes s’efforcent à attirer les clients au prix de sacrifices de gains supplémentaires. Cela dit, cette déflation, enregistrée en mai sur un an, reste à relativiser puisque sur le long terme, l’inflation reste encore largement positive, avec +16 % sur deux ans et +20 % sur trois ans.