Au sein de la majorité, c’est la course à qui trouvera la piste qui générera suffisamment d’économies pour atteindre l’objectif des 3% à l’horizon 2027. Le président du groupe Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard, propose une piste qui suscite la controverse : une « année blanche » sur les retraites et les prestations sociales.
Depuis que l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révélé que le déficit public avait atteint 5,5 % du PIB en 2023, l'heure est à l'exploration des pistes possibles pour combler les 16 milliards d'euros manquants aux prévisions.
Lors d'un dîner à l'Élysée réunissant les dirigeants de la majorité autour d'Emmanuel Macron, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée, Sylvain Maillard avait proposé de décréter une année blanche, à savoir « pas d'augmentation des pensions ni des prestations sociales, ce qui permettrait d'économiser 20 milliards d'euros », rapportait Challenges.
Pas d'augmentation des pensions de retraite et des prestations sociales
Le parlementaire a réitéré cette proposition publiquement, dimanche 7 avril, sur Franceinfo : « Nous avons une situation économique difficile, avec une baisse importante des recettes. Pour cela, il faut que nous adaptions nos dépenses, comme n'importe quel ménage. L'État doit faire attention à ses dépenses et donc nous travaillons sur plusieurs pistes », a-t-il plaidé. Par « année blanche », il veut dire l'absence de revalorisation des pensions de retraite et des prestations sociales, telles que le RSA et les APL.
Initialement confiant quant à sa proposition, Sylvain Maillard avait souligné, lors de la rencontre à l'Élysée, que « les anciens peuvent comprendre. Nous sommes ceux qui assurent la pérennité du système face à ceux qui le menacent ». Cependant, face aux réserves exprimées par certains convives lors de cette rencontre, y compris au sein de son propre groupe parlementaire, l'élu semble avoir tempéré son enthousiasme.
« L'exécutif réfléchit, nous avons des échanges quotidiens sur les différentes possibilités. (...) C'est la responsabilité de Gabriel Attal, de Bruno Le Maire, de porter des décisions dans les semaines qui viennent. Mais évidemment, nous avons besoin de trouver des pistes d'économie et le groupe Renaissance propose plusieurs choses », a-t-il souligné, dimanche.
L'idée, loin de faire l'unanimité, va-t-elle être définitivement rejetée ? « Il faut arrêter de sortir des mesures qui n'ont même pas été évoquées », a déjà souligné le Président Macron lors d'un Conseil des ministres qui a suivi quelques jours après le fameux dîner, rapporte Challenges.
Seul l'avenir permettra de déterminer les intentions du gouvernement qui, pour rappel, a déjà écarté toute augmentation des impôts, la suppression des APL et la mise à contribution des assurances-vie et des Livrets A, tout comme une réduction de la prise en charge des affections de longue durée.