En dépit des critiques contre sa politique économique, Emmanuel Macron défend les réformes qu’il compte maintenir. Il prévoit une meilleure croissance au second semestre 2024 et charge les collectivités locales, seules coupables, selon lui, des dérapages de dépenses.
Le président de la République se veut confiant et rassurant quant à ses choix économiques, dont il affirme ne pas vouloir dévier. Dans un entretien publié mercredi 22 mai par le journal L'Express, il a réitéré son ambition de ramener le déficit public sous 3% du PIB d’ici 2027. À cet égard, il ne semble pas faire grand cas des chiffres sujets à contestation. Face à un déficit à 5,5% du PIB en 2023 contre les 4,9% anticipés, et une estimation à 5,1% en 2024 contre les 4,4% prévus initialement, le président reste constant dans sa stratégie.
La dérive des dépenses imputée aux collectivités locales
Il rejette tout dérapage de dépenses de l’État. « Hormis une dérive des dépenses initialement prévues qui est du fait des collectivités locales, il n'y a pas de dérapage de la dépense de l’État, son budget est même plutôt sous-consommé », se défend Emmanuel Macron, en chargeant les collectivités.
Arborant les 10 milliards d’euros d’économies déjà engrangées sur les dépenses de l’État cette année, en attendant les 10 milliards supplémentaires, Emmanuel Macron entend qu’il est sur la bonne voie. « Est-ce qu’il fallait changer de politique ? La réponse est non. Constance, cohérence, confiance : on garde le cap, car notre stratégie est la bonne », a-t-il insisté. « On va garder la même politique avec pour objectif, dans les années qui viennent, de pouvoir reprendre la baisse du déficit, revenir sous les 3% comme prévu au niveau européen d’ici à 2027 et commencer à réduire la dette », a-t-il ajouté.
Aux critiques sur sa politique d’austérité, il oppose sa stratégie basée sur des baisses d’impôts, un pari jusque-là tenu malgré un contexte marqué par l’inflation. Dans ce sillage, Emmanuel Macron a réitéré son engagement de réduire les impôts des classes moyennes de 2 milliards d'euros en 2025.
La croissance bien meilleure au 2ᵉ semestre
Sur le plan croissance, qui s'est établie à 0,2% au premier trimestre de l’année, contre 0,9% en 2023, Emmanuel Macron anticipe une nette amélioration d’ici la fin de l’année. « On devrait avoir un deuxième semestre 2024 bien meilleur. L'inflation, par ailleurs, a atterri de manière très rapide, beaucoup plus rapide que par le passé. (...) Et ce, sans entrer en récession », a-t-il soutenu.
Pour le chef de l'État, la relance est bien enclenchée, notamment avec les 15 milliards d'euros d'investissements étrangers enregistrés au 7ᵉ sommet Choose France, tenu lundi 13 mai au château de Versailles. Cela devrait se traduire par la création de 10 000 nouveaux emplois. La rencontre, placée sous le thème « France, terre de champions », a rassemblé près de 200 chefs d'entreprise étrangers de 40 nationalités différentes.