Déficit public : à 5,8 % en 2024, le dérapage budgétaire est moins important que prévu

Le déficit public en 2024 a été en fin de compte moins important que prévu

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Siège du ministre de l'Économie et des finances pour évoquer dérapage du déficit public
Déficit public : à 5,8 % en 2024, le dérapage budgétaire moins important que prévu | Econostrum.info

La France se retrouve confrontée à un dérapage budgétaire important en 2024, bien qu’il soit moins grave que prévu. Le déficit public a atteint 5,8 % du PIB, soit 169,6 milliards d’euros, selon les dernières données publiées par l’Insee ce jeudi 27 mars.

Bien que cette situation reste préoccupante, elle est inférieure aux prévisions du gouvernement, qui tablait sur un déficit avoisinant les 6 %. Après un déficit de 5,4 % en 2023, ce résultat reflète une gestion des finances publiques sous tension, exacerbée par une conjoncture économique délicate.

Eric Lombard, ministre de l’Économie, a expliqué ce dérapage budgétaire par « des dépenses très bien tenues » en fin d’année et des « recettes un peu meilleures que prévu ». Toutefois, il a souligné que cette situation n’était pas une « bonne nouvelle », car le déficit reste « trop élevé », présentant un « risque » pour la « souveraineté » nationale et financière de la France.

La hausse des dépenses publiques, notamment en raison de la revalorisation des retraites, est l’un des principaux moteurs de ce déficit, avec des prestations sociales représentant environ 60 % de l’augmentation des dépenses.

Les dépenses d’investissement des collectivités locales ont également contribué à l’accélération de la hausse des dépenses publiques. Par ailleurs, la dette de la France a continué d’augmenter pour atteindre 3 305,3 milliards d’euros, soit 113 % du PIB, un niveau parmi les plus élevés de la zone euro, juste derrière la Grèce et l’Italie.

Le gouvernement prévoit une réduction progressive du déficit

Le gouvernement prévoit toutefois une réduction progressive du déficit dans les années à venir, avec un objectif de 5,4 % du PIB pour 2025, puis un retour sous la barre des 3 % d’ici 2029. « L’objectif reste atteignable », selon Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, même si les finances publiques demeurent dans une situation « périlleuse ».

Les marges de manœuvre sont cependant limitées par un environnement économique fragile et une politique budgétaire contraignante. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé la tenue d’une conférence des finances publiques le 15 avril, présidée par le Premier ministre François Bayrou, afin de partager la situation budgétaire avec les partenaires sociaux, les élus et les collectivités locales.

Dans ce contexte, le ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a répété son opposition à une augmentation des impôts, malgré les déficits élevés. Elle a insisté sur le fait que la France ne pouvait pas se permettre « une augmentation mécanique des impôts » et a précisé que les impôts exceptionnels appliqués en 2024 resteraient ponctuels.

Le débat sur la gestion de la dette et des dépenses publiques, ainsi que la préparation du budget 2026, se poursuivra dans un environnement économique de plus en plus incertain.

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