Déficit : la France échappe à la procédure européenne, mais jusqu’à quand ?

La Commission européenne suspend la procédure pour déficit excessif de la France, tout en soulignant que le pays doit poursuivre ses efforts pour réduire sa dette publique.

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Déficit : La France échappe à la procédure européenne, mais jusqu'à quand ? Crédit : Canva | Econostrum.info

Le 4 juin 2025, la Commission européenne a rendu son verdict annuel sur la situation budgétaire des pays membres. Pour la France, la nouvelle est plutôt positive : après avoir été placée sous procédure de déficit excessif l’an dernier, la procédure est désormais suspendue. Toutefois, la France demeure dans une situation financière fragile, avec une dette publique qui frôle les 113 % du PIB et un déficit projeté à 5,4 % du PIB en 2025.

Le ministre de l’Économie a réagi avec soulagement à cette annonce. Il a souligné que la France restait sur la bonne voie pour réduire son déficit à 4,6 % du PIB en 2026, avant de viser l’objectif des 3 % fixé par l’Union européenne d’ici 2029. La Commission européenne, à travers son commissaire à l’Économie, Valdis Dombrovskis, a précisé qu’il y avait encore des risques de dérapage, mais que la France faisait des efforts suffisants pour justifier la suspension de la procédure de déficit excessif., rapporte Les Echos.

Le gouvernement français a dû déployer des mesures d’économies drastiques, notamment en 2024, pour éviter de voir son déficit se creuser davantage. Le contrôle des dépenses publiques a permis de maintenir la trajectoire fixée, malgré un environnement économique mondial incertain, marqué par la hausse des taux d’intérêt et les coûts liés à la guerre en Ukraine. L’exercice budgétaire de 2025 prévoit des économies d’environ 40 milliards d’euros, principalement par des coupes dans les dépenses publiques non essentielles.

Une situation budgétaire difficile mais pas la pire

Bien que la situation budgétaire de la France soit toujours difficile, la Commission a salué les efforts mis en œuvre par le gouvernement français. En effet, parmi les pays européens, la France n’est pas celui dont les finances publiques se sont le plus détériorées cette année. De nombreux pays ont également été confrontés à des déficits excessifs, notamment l’Italie, la Belgique, la Pologne, et la Hongrie, qui bénéficient eux aussi de la suspension de la procédure. La Commission note que les déficits budgétaires en Europe tendent à se stabiliser, bien qu’ils demeurent préoccupants dans certains cas.

Une vigilance accrue pour les pays en difficulté

Si la France semble sur la voie de la rémission, la Commission européenne tire néanmoins la sonnette d’alarme sur certains pays, notamment la Roumanie, dont le déficit public a atteint 9,3 % du PIB l’an dernier. La Commission a mis en garde la Roumanie, soulignant qu’elle n’avait pris aucune mesure corrective pour redresser sa situation financière. En cas d’inaction prolongée, le pays pourrait perdre l’accès aux fonds structurels de l’Union européenne, une sanction lourde qui pourrait compromettre ses capacités de financement à long terme.

L’Autriche, un autre pays sous surveillance, pourrait également entrer en procédure de déficit excessif en 2025 si ses efforts pour réduire son déficit ne sont pas suffisants. La Commission européenne a également souligné que plusieurs pays, comme la France, ont décidé de ne pas demander l’activation de la clause de défense qui permet d’augmenter les dépenses publiques pour financer l’armement, ce qui a cependant été adopté par 16 autres États membres.

La France, tout en étant sur la voie de la rémission, doit rester vigilante face à sa situation budgétaire encore précaire. Si les efforts sont jugés positifs, le pays doit continuer à ajuster ses finances publiques pour atteindre les objectifs européens. La situation reste donc à surveiller de près, et les réformes en cours devront porter leurs fruits pour éviter tout retour à la procédure pour déficit excessif.

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