Lors de son passage sur LCI, dimanche 27 octobre, le ministre de l’Économie et des Finances a évoqué l’option de mettre en place une deuxième journée de solidarité.
Déficit budgétaire : se dirige-t-on vers une deuxième journée de solidarité en France ?
Alors qu'il a été évalué à 6,1% dans le projet de loi de finances 2025, le déficit public en 2024 est légèrement plus élevé que prévu, selon le ministre de l'Économie. Intervenant sur LCI, dimanche, Antoine Armand a donné une estimation de 6,1 % à 6,2 %, ce qui incite le gouvernement à chercher d'autres pistes pour faire des économies.
- L'ajout d'un deuxième jour de solidarité a été évoqué pour la première fois dans un rapport sénatorial en vue de « reconstruire » le modèle des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)
- Selon le ministre, cette proposition, qu'il qualifie de « très interessante », est en cours d'étude
- Elle permettrait de générer 2,4 milliards d'euros de recettes supplémentaires
Lors de son apparition sur LCI, Antoine Armand est revenu sur la question du déficit budgétaire qui menace la santé des finances de la France. « Nous ne sommes pas en danger sur notre dette, mais nous pourrions l’être demain », a-t-il déclaré. Il tient à préciser toutefois que le budget annoncé par le gouvernement « n'est pas d’austérité, il est fait, plaide-t-il, pour éviter demain l’austérité ».
Selon lui, le but actuellement est d'« éviter que demain, des acteurs internationaux nous disent : maintenant, c'est trop ». Pour ne pas en arriver là, le ministre de l'Économie a fait part de nombreuses mesures à même de renflouer les caisses. La disposition principale évoquée lors de cet entretien est celle de l'ajout d'un deuxième jour de solidarité.
« C’est une proposition très intéressante que nous étudions », a-t-il estimé sur LCI. Pour rappel, cette mesure a été évoquée dans un rapport sénatorial, présenté fin septembre, en vue de « reconstruire » le modèle des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). La création d'une deuxième journée de solidarité, qui pourrait « se traduire par la suppression d'un jour férié », pourrait « générer 2,4 milliards d'euros de recettes supplémentaires », selon ledit rapport.
Le ministre de l'Économie appelle les Français à travailler davantage
Ainsi, le ministre de l'Économie a déclaré être favorable à l'ajout d'une deuxième journée de solidarité. Actuellement en France, les salariés travaillent bien plus que la moyenne de 35 heures par semaine. Pourtant, selon Antoine Armand, « il faudra travailler davantage » et « dépenser moins ».
Le responsable a également rappelé la nécessité de maintenir les réformes de la retraite et de l'assurance chômage. Rappelons que, dans un contexte de déficit budgétaire, le gouvernement annoncé le report de la revalorisation des retraites au 1ᵉʳ juillet 2025, au lieu du 1ᵉʳ janvier de la même année. Une mesure qui impactera évidemment à la baisse le taux de la revalorisation, au vu de la baisse de l'inflation. Interrogé, par ailleurs, sur l'ajout de jours de carence aux congés maladie, le ministre de l'Économie n'a pas souhaité s'étendre sur le sujet, préférant laisser « les ministres concernés en parler ».