Défaillances d’entreprises en 2024 : un niveau record depuis 2009

En 2024, la France a enregistré un record de défaillances d’entreprises, le pire bilan depuis 2009. Les PME et ETI ont été particulièrement affectées, menaçant 260 000 emplois. Ce phénomène s’explique par des marges réduites, des investissements en baisse et une incertitude économique persistante, selon une étude de BPCE.

Publié le
Lecture : 2 min
Un homme assis devant son ordinateur, la main sur le visage, l'air inquiet pour illustrer le phénomène de défaillance d'entreprises.
Défaillances d’entreprises un niveau record depuis 2009 | Econostrum.info

L’année 2024 a marqué une aggravation brutale des défaillances d’entreprises, révélant une fragilité accrue du tissu économique français. Selon l’étude de BPCE L’Observatoire, publiée ce mercredi 8 janvier, les PME et ETI, souvent perçues comme résilientes, n’ont pas été épargnées. Le phénomène, amplifié par des effets de rattrapage post-crise, inquiète pour 2025.

Avec 66 422 défaillances d’entreprises en 2024, soit une hausse de 28 % par rapport à 2019, la situation économique française s’est fortement détériorée. Ce niveau, inédit depuis la crise financière de 2009, reflète des difficultés structurelles accentuées par des chocs externes. Le quatrième trimestre a été particulièrement préoccupant, avec 17 966 entreprises concernées, contre 16 712 sur la même période en 2023.

« Ce qui est alarmant, ce n’est pas seulement le volume, mais la concentration des défaillances sur les PME et ETI », a souligné Alain Tourdjman, directeur études et prospective du groupe BPCE lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi.

Les PME et ETI en première ligne des défaillances

Les PME et ETI, qui représentent 5 265 des entreprises en difficulté, ont vu leurs défaillances bondir de 51 % par rapport à 2019, selon l’étude, relayée par nos confrères du Progrès. Même les entreprises de plus de 100 salariés, habituellement plus solides, ont enregistré une augmentation de 57 % des faillites. Ce constat met en lumière une fragilité inattendue, alimentée par des marges réduites, des décisions d’investissement retardées et des incertitudes macroéconomiques.

Julien Laugier, économiste chez BPCE, explique que « la taille critique et la maturité, habituellement des atouts, ne protègent plus dans ce contexte économique tendu ». Ces défaillances ont des conséquences lourdes pour l’emploi. Près de 260 000 postes sont directement menacés, avec des effets en cascade sur les sous-traitants et les petites structures dépendantes. Ce phénomène pourrait aggraver les tensions sur le marché de l’emploi, déjà fragilisé par les crises successives.

L’étude de BPCE indique que 37 % des faillites évitées grâce au « quoiqu’il en coûte » entre 2020 et 2022 se concrétisent désormais. Pour les grandes PME, ce rattrapage atteint même 130 %, soulignant l’ampleur du phénomène.

Les projections pour 2025 ne sont guère optimistes. BPCE L’Observatoire anticipe environ 68 000 défaillances d’entreprises, un nouveau record. Une stabilisation est envisagée à partir de 2026, à condition que l’économie gagne en visibilité. En attendant, des mesures ciblées seront nécessaires pour accompagner les entreprises les plus fragiles.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Suivez-nous sur Google News Econostrum.info - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Laisser un commentaire

Partages