Après le mouvement social engagé par les agriculteurs en France, le gouvernement a décidé de réagir en prenant certaines mesures en urgence. Il s'agit des 67 engagements déjà formalisés le 26 janvier 2024. De nouvelles mesures viennent compléter les engagements de l'exécutif. Elles visent aussi à mettre un terme au cycle de contestations qui marque, depuis quelques années, le monde agricole français.
Le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle batterie de mesures en faveur du secteur agricole français. Elles sont destinées à « préciser et compléter les 67 engagements déjà formalisés le 26 janvier 2024 et clore le travail complémentaire demandé par le président de la République à l'ouverture du Salon de l'agriculture 2024 », précise-t-on.
Le plan Ecophyoto figure ainsi parmi les mesures phares que le gouvernement compte présenter début mai. Destiné à permettre la réduction des pesticides, ce dernier a subi un arrêt momentané durant les manifestations des agriculteurs, le mois de janvier dernier. Le gouvernement expliquait, pour rappel, cette mise en pause par la nécessité de mettre en place, au préalable, « un nouvel indicateur ».
L’autre mesure très attendue par les agriculteurs concerne l’allègement de leur trésorerie. Pris en charge par la banque publique d'investissement Bpifrance, via un budget de 100 millions d’euros, le plan prévoit d'octroyer « directement des prêts de trésorerie pouvant aller jusqu'à 75 000 euros », ainsi que « des prêts de banques commerciales allant jusqu'à 200.000 euros pour les exploitations traversant des difficultés », précise le même communiqué.
La nouvelle batterie de mesures comporte également une décision qui a, depuis longtemps, constitué le point d’achoppement du conflit opposant le monde agricole au gouvernement. Il s'agit de la réforme des retraites, qui sera maintenue à l’horizon 2026.
Cette dernière sera, selon le gouvernement, calculée sur la base des 25 dernières meilleures années. Versée par la Mutualité sociale agricole (MSA) à une moyenne de 766 euros par mois, en 2022, cette retraite est considérée comme la « plus misérable de France ».
Des mesures pour offrir plus de protection aux agriculteurs
D’autres mesures sont, par ailleurs, prévues pour offrir plus de protection aux agriculteurs et pour renforcer leur compétitivité contre la concurrence déloyale, à l’instar de la baisse de la taxe sur le foncier non-bâti et l’amélioration du fonctionnement de la dotation pour épargne de précaution.
Il en va de même pour l'accélération de cent projets de stockage d'eau ou d'irrigation, parallèlement à un plan d'aide de 50 millions d'euros destiné aux agriculteurs de trois départements touchés par les crises météorologiques, à savoir les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Hérault.
Réagissant à l’annonce, la Coordination rurale, par la voix de sa présidente, Véronique Le Floc'h, a appelé le gouvernement à mettre en place « concrètement, ces mesures ». Il convient de rappeler aussi que la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) ont adressé, le 9 avril, une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour l’interpeller sur les « prix planchers » qu’il avait promis lors de la crise agricole du mois de janvier dernier.