L’économie française a montré des signes de faiblesse en fin d’année 2024, avec une contraction de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre, selon l’Insee. Ce repli, légèrement plus marqué qu’anticipé, intervient après une hausse de 0,4 % au trimestre précédent. Malgré ce ralentissement, la croissance annuelle atteint 1,1 %, un niveau stable par rapport à 2023.
L’année 2024 a été marquée par des variations économiques notables. Le premier semestre a montré une consommation stagnante, freinée par l’inflation et un moral des ménages en berne. Parallèlement, les investissements ont reculé, notamment dans le secteur de la construction, pénalisé par la hausse des taux d’intérêt.
Un sursaut est apparu au troisième trimestre, grâce à un rebond de la demande des ménages et au dynamisme temporaire lié aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Cet événement a généré une activité économique accrue dans plusieurs secteurs, notamment le tourisme et les services, contribuant ainsi à 0,2 point de croissance. Cependant, cet effet s’est estompé en fin d’année, laissant place à un retour des incertitudes.
Un dernier trimestre sous tension
La contraction de 0,1 % au quatrième trimestre s’explique par plusieurs facteurs. La consommation des ménages a marqué le pas, freinée par une inflation qui, bien que ralentie, reste présente. Le pouvoir d’achat n’a pas suffisamment rebondi pour soutenir durablement la demande, expliquent nos confrères du Figaro.
L’investissement des entreprises a également souffert d’un climat économique incertain, marqué par des tensions budgétaires et une prudence accrue face aux évolutions fiscales attendues. En parallèle, la balance commerciale a continué de peser sur l’économie, avec un ralentissement des exportations, en partie dû aux tensions commerciales avec les États-Unis et d’autres partenaires internationaux.
Des prévisions prudentes pour la croissance en 2025
Pour 2025, l’Insee prévoit une reprise lente avec une croissance de 0,2 % aux premier et deuxième trimestres. La Banque de France se montre légèrement plus optimiste, anticipant 0,9 % de progression du PIB sur l’ensemble de l’année. Le FMI, quant à lui, estime que la croissance pourrait se limiter à 0,8 %, freinée par des ajustements budgétaires et fiscaux visant à contenir le déficit public.
À plus long terme, une amélioration pourrait se dessiner en 2026, avec une prévision de 1,3 % de croissance, sous l’effet d’une inflation mieux maîtrisée et d’un climat économique plus stable. Toutefois, cette projection reste conditionnée à l’évolution des politiques monétaires et aux relations commerciales internationales.
Une économie sous surveillance
La situation économique française en 2024 reflète une dynamique fragile, alternant phases de relance et périodes de stagnation. Entre les contraintes budgétaires, l’évolution des taux d’intérêt et les tensions internationales, les entreprises et les ménages restent prudents.
Si certains indicateurs laissent entrevoir une stabilisation progressive, le défi principal réside dans le maintien d’un niveau d’activité suffisant pour garantir une croissance durable. L’année 2025 s’annonce comme une période de transition, où les décisions économiques et budgétaires joueront un rôle central dans la trajectoire future du pays.