La France vient de traverser une période délicate sur le plan politique, ce qui a impacté le secteur économique. La dissolution de l'Assemblée nationale, suivie des élections législatives anticipées, a aggravé les inquiétudes sur la santé de l'économie française.
Plusieurs institutions financières ont, en effet, exprimé des inquiétudes concernant l'avenir de l'économie française et de son équilibre budgétaire. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit, toutefois, la hausse de la croissance et le recul de l'inflation pour la fin de l’année. Soulignons, par ailleurs, que ces prévisions ont été réalisées avant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Ainsi, ces deux paramètres, qui mesurent la santé de l'économie, pourraient changer selon les décisions politiques du prochain gouvernement. Il faut dire que le retard pris par l'Insee pour publier ces prévisions est dû à la réserve que doit observer cette institution en période électorale. La note de conjoncture de l’Insee, publiée ce mardi 9 juillet, indique donc que « l’inflation a nettement reflué, s’établissant à + 2,1 % sur un an en juin 2024, contre + 4,5 % un an plus tôt ».
Dorian Roucher et Clément Bortoli, du département de la conjoncture de l’Insee, estiment que les perspectives sont encore meilleures : « 2 % à l’automne et 1,9 % en décembre 2024 ». Concernant, la croissance du PIB, elle devrait accélérer de 1,1% en 2024, comme l'année passée, selon l'Insee. Ce chiffre se révèle supérieur à l'objectif affiché par le gouvernement de Gabriel Attal (+1 %). Toutefois, cette croissance se fera en parallèle avec une hausse du taux de chômage qui atteindra 7,6 % en fin d’année 2024 contre 7,5 % fin 2023.
Gain de pouvoir d'achat et hausse du chômage
Ainsi, les 185 000 emplois supplémentaires prévus en 2024 seraient contrebalancés par une population active qui augmente plus vite, à cause notamment du départ plus tardif des salariés, réforme des retraites oblige. « Les entreprises étant un peu moins optimistes en juin sur leurs recrutements passés et à venir », indique l’Insee pour expliquer cette hausse du taux de chômage.
Par ailleurs, l'Insee indique que « les salaires réels n’augmentent que très légèrement en 2024 ». L'institut souligne également que « le pouvoir d’achat du revenu disponible brut par unité de consommation augmenterait de + 0,9 % en 2024. […] Cette hausse de pouvoir d’achat est largement acquise au premier trimestre 2024, la plupart des revalorisations ayant eu lieu en début d’année », précise Clément Bortoli, en rappelant l’indexation des pensions de retraite en janvier 2024 et la hausse des prestations sociales en avril.
Il faut souligner que ce regain de pouvoir d'achat ne se matérialise pas pour l’instant lors des soldes d’été. Les gains de pouvoir d'achat « n’ont pas poussé les foyers à s’engager dans des dépenses d’ampleur », estime l'Insee.