Au troisième trimestre 2025, l’économie française a connu un regain de croissance. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,5 %, après une hausse de 0,3 % au trimestre précédent, faisant de la France l’un des moteurs de la croissance de la zone euro. Ce résultat dépasse les prévisions initiales et est soutenu par plusieurs facteurs.
Le commerce extérieur a joué un rôle crucial dans cette dynamique, avec une contribution positive de 0,6 point au PIB. Les exportations ont enregistré une forte progression de 3,2 %, grâce notamment à la reprise de l’aéronautique, secteur clé pour la production et les exportations manufacturières indique l’Insee dans un rapport publié le 17 décembre. Toutefois, un déstockage important a en partie annulé ces gains, réduisant la croissance de 0,4 point.
En parallèle, les entreprises ont augmenté leurs investissements de 0,8 %, principalement dans les biens d’équipement (+2 %) et les matériels de transport (+1,2 %). Ce rebond a été observé malgré un climat politique incertain. Les investissements ont permis de maintenir un climat d’affaires relativement stable, bien que cet indicateur reste sous sa moyenne de long terme.
La confiance des ménages reste fragile malgré le regain de croissance
En revanche, la confiance des ménages reste fragile. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), leur moral est dégradé depuis fin 2024. L’indicateur de confiance s’est maintenu à 89 en novembre, bien en dessous de la moyenne historique. Tandis que 75 % des Français jugent leur situation personnelle stable, près des deux tiers s’attendent à une dégradation de la situation économique du pays.
Ce pessimisme général s’accompagne d’un renforcement des comportements d’épargne. Depuis septembre 2024, 43 % des ménages mettent de l’argent de côté, contre 37 % avant la crise sanitaire. Ce phénomène se traduit par un solde d’opinion sur l’épargne atteint un niveau record en novembre. L’instabilité politique, notamment après la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, semble avoir renforcé cette tendance.
Les épargnants se concentrent davantage sur leurs finances personnelles, malgré des perspectives économiques globalement négatives. Par exemple, parmi les ménages optimistes quant à leur situation personnelle mais pessimistes pour l’avenir, 20 % épargnent, contre seulement 8 % avant la pandémie. En conséquence, la consommation des ménages reste modeste, avec une croissance de seulement 0,1 % au troisième trimestre. La consommation publique, en revanche, a soutenu la croissance.
Pour l’ensemble de l’année 2025, la croissance du PIB devrait atteindre 0,9 %, légèrement supérieure aux prévisions initiales du gouvernement (+0,8 %). Cependant, la consommation des ménages reste faible, ce qui suggère que les incertitudes économiques continuent de freiner la consommation privée.








