L’Organisation de coopération et de développement économique a reconsidéré, mercredi 29 novembre, ses prévisions 2024 à la baisse pour la croissance en France. Un mauvais signe qui risque de contrarier davantage les projections budgétaires du gouvernement.
L’OCDE a vigoureusement réduit, mercredi, son taux précédemment projeté pour la croissance en France, en le ramenant à 0,8%. L’organisation internationale paraissait pourtant plus optimiste il y a moins de trois mois, alors qu’elle fixait ce même taux, en septembre dernier, à 1,2 %. La baisse est tout de même importante : elle est de l’ordre de 0,4%. Ceci n'est pas de nature à rassurer ni producteur ni consommateur, encore moins investisseur. Dans son rapport publié mercredi 29 novembre 2023, l’OCDE se veut, en revanche, moins soucieuse pour l’année 2025 pour laquelle elle prévoit « un redémarrage plus robuste » avec une amélioration du PIB de 1,4 % qui accompagnera l’apaisement progressif de l’inflation en vue.
En attendant cette relance, l’OCDE explique les arguments qui l’ont poussée à reconsidérer ses prévisions pour 2024. D'un côté, la stagnation de « l’environnement international », qui n’est pas actuellement en faveur d’une relance des échanges internationaux. Bien au contraire, la situation au plan mondial est plutôt de nature à « limiter les exportations », selon l'organisation. Et de l’autre, le maintien à la hausse des taux d’intérêt « pèsera sur l’investissement privé et la consommation de la France l’an prochain ».
Croissance : la relance retardée à 2025 ?
Pour rappel, dans les prévisions budgétaires pour l’année 2024, rendues publiques en septembre dernier, le gouvernement a annoncé qu’il tablait sur une croissance de 1,4%. Un sacré décalage avec le chiffre de l’OCDE qui risque de bien contrarier le plan d’Elisabeth Borne. Les spécialistes se réservent, pour l’heure, toute réaction précipitée, en attendant les autres rapports qui fourniront sans doute une vision plus approfondie de la situation économique, notamment dans un contexte d'inflation qui, vraisemblablement, n'est pas près de s'estomper, avec un taux estimé à 5,5% dans l'ensemble de la zone euro.
Il faut dire que cette annonce de l’OCDE intervient à la veille de l’actualisation de la note financière de l’Hexagone par l’agence S&P Global. « La situation économique de la France est particulièrement scrutée cette semaine, car l’agence de notation S&P Global doit actualiser, vendredi, la note qu’elle accorde à l’Hexagone, actuellement "AA", mais assortie d’une perspective négative. Avant S&P Global, l’agence Fitch avait maintenu la note de la France à "AA-" fin octobre, et Moody’s n’avait pas mis à jour sa notation de crédit », note l’Express. Mais les chiffres disponibles suggèrent-ils déjà que la relance devrait être pour cette année 2024 ?