L'Insee va dévoiler vendredi 28 juillet les chiffres de la croissance française au deuxième trimestre 2023. Selon les prévisions, cette dernière devrait être quasiment nulle. Elle continue à être mise à mal par une consommation en berne et une inflation qui, bien qu'étant en baisse, se maintient à un niveau important.
La croissance impactée par la consommation des ménages et l'inflation
Le PIB français devrait connaître une hausse très légère, de l'ordre de 0,1 %, entre les mois d'avril et juin 2023, selon les prévisions de l'Insee. Le premier trimestre de cette année avait été ponctué d'une croissance de 0,2 %. Vendredi prochain, l'Insee révèlera si cette tendance se poursuit au même rythme.
Qu'il s'agisse de la consommation des ménages, des investissements des entreprises ou de l'augmentation des taux d'intérêt, ces indicateurs ne permettent pas, à ce jour, une reprise franche de la croissance française. Maxime Darmet, économiste d’Allianz Trade, a été interrogé à ce sujet par l’AFP. « À peu près, tous les indicateurs pointent vers un affaiblissement très marqué de la croissance », a-t-il affirmé.
La consommation des ménages est l'un des piliers de la croissance économique. Elle continue à être fortement impactée par une inflation qui se maintient à des niveaux élevés. La hausse des prix a connu un ralentissement aux mois de mai et juin, atteignant les 4,5 % sur un an, notamment grâce à une chute des prix de l'énergie. Or, il se trouve que les prix de l'alimentaire continuent de flamber, avec une inflation atteignant les 14 %.
Le resserrement de la politique monétaire de la BCE a fini par porter ses fruits. En augmentant de manière régulière ses taux d'intérêt, elle est parvenue à faire fléchir l'inflation. La hausse des taux directeurs de la BCE a en effet pour objectif de revenir à un taux d'inflation de 2 % à l'horizon 2025.
France : l’Insee va lever le voile sur une croissance attendue modeste au deuxième trimestre https://t.co/QbW4O6ACLz
— Euractiv France (@Euractiv_FR) July 26, 2023
Quelles seront les tendances à venir ?
Stéphane Colliac est économiste de BNP Paribas. Il souligne la bonne santé de certains secteurs d'activité dans l'industrie, à l'instar de l'automobile ou de l'aéronautique. Certains services maintiennent également un niveau d'activité satisfaisant, à l'image du tourisme et des transports. Ces derniers ont en effet connu un deuxième trimestre prometteur.
« Mais la moindre demande a un impact sur la croissance puisqu’elle contraint la production » et les carnets de commandes se font à présent « plus faibles », a-t-il averti auprès de nos confrères de l’AFP. Pour sa part, l'économiste Maxime Darmet constate une augmentation des stocks et estime que « c’est en général le signe d’un retournement du cycle à la baisse ».
Vendredi 28 juillet, l'Insee livrera par ailleurs ses estimations concernant l'inflation au mois de juillet et la consommation des ménages au mois de juin. Ces deux données permettront d'avoir une idée de l'état de santé global de l'économie française au deuxième trimestre 2023.
Sur l'ensemble de l'année 2023, la croissance du PIB devrait être de 0,6 %, soit largement en deçà des niveaux de 2022 et de ses 2,5 % de croissance. La volonté de l'exécutif d'assainir les dépenses publiques devrait également peser négativement sur la croissance en France.
Rares sont ainsi les motifs qui poussent à l'optimisme. Citons toutefois le maintien de l'emploi et la hausse des salaires, qui sont deux données qui devraient permettre un maintien de la croissance en ce deuxième trimestre.