Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce mardi 22 avril une révision à la baisse de sa prévision de croissance pour l’économie française. Elle est désormais estimée à 0,6 % pour l’année 2025, contre 0,8 % lors de sa dernière évaluation en janvier. Cette correction reflète une inquiétude plus large face aux tensions commerciales internationales et au ralentissement économique observé dans la zone euro.
L’analyse du FMI s’inscrit dans un contexte de pressions extérieures croissantes, en particulier liées aux politiques protectionnistes du président américain Donald Trump. L’instauration de surtaxes douanières de 20 % sur une large partie des produits européens, même si elle a été en partie suspendue, continue d’alimenter l’incertitude économique.
Une surtaxe de 10 % reste néanmoins en vigueur, ce qui pèse sur les échanges et l’investissement. « L’incertitude croissante et les droits de douane sont les principaux moteurs de la croissance modérée en 2025 » dans la zone euro, précise le rapport du FMI.
La France sous la moyenne des grands prévisionnistes en ce qui concerne la croissance
Parmi les principales institutions économiques, le FMI affiche la projection la plus pessimiste concernant la France. L’OCDE table sur une croissance de 0,8 %, tandis que la Banque de France et le gouvernement français prévoient une progression de 0,7 %. Cette divergence souligne la prudence du FMI face à un contexte mondial jugé « complexe et fluide ». Pour 2026, les prévisions restent légèrement plus optimistes, avec un taux anticipé de 1,2 % par la Banque de France et le gouvernement, contre seulement 1 % pour le FMI et l’OCDE.
Ce ralentissement n’est pas propre à la France. Le FMI prévoit également une croissance mondiale de 2,8 % pour 2025, un chiffre revu à la baisse de 0,5 point par rapport aux estimations de janvier. Cette tendance globale renforce la pression sur les économies européennes, plus vulnérables aux fluctuations des échanges internationaux.
Dans ce climat d’incertitude, les entreprises françaises pourraient être amenées à ralentir leurs investissements, tandis que les ménages, confrontés à un pouvoir d’achat sous tension, risquent de modérer leur consommation. Cette combinaison de facteurs freine la reprise économique, malgré les mesures mises en place pour soutenir l’activité.
Ainsi, la France entame l’année 2025 avec des perspectives limitées, tributaire de l’évolution des tensions commerciales internationales et de la capacité de l’économie européenne à se redynamiser. Le gouvernement pourrait être contraint d’adapter sa stratégie budgétaire pour répondre à ces nouvelles projections et maintenir la confiance des acteurs économiques.








