L’économie française ralentit plus que prévu. Après avoir initialement estimé une croissance de 1,2 %, puis de 0,9 %, la Banque de France ajuste une nouvelle fois ses prévisions et table désormais sur 0,7 % pour 2025. Ce repli s’explique par une conjoncture marquée par un essoufflement de la demande mondiale et une baisse des investissements.
La Banque de France anticipe une croissance plus modérée pour 2025, après une progression du PIB de 1,1 % en 2024. Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement. D’un côté, la baisse de la demande mondiale freine les exportations françaises, un phénomène accentué par les tensions commerciales internationales. De l’autre, les investissements des entreprises restent sous pression, pénalisés par un climat économique incertain et un coût du crédit encore élevé.
La consommation des ménages, qui représente une part importante de l’activité économique, ne suffira pas à compenser cette perte de dynamisme. Si l’inflation poursuit sa décrue et que les salaires progressent légèrement, l’impact sur la croissance demeure limité. Malgré tout, la Banque de France reste prudente et prévoit un retour progressif à une croissance de 1,2 % en 2026, puis 1,3 % en 2027, rapporte Le Figaro.
Des conséquences sur le Budget du gouvernement
Cette révision de la croissance pose un défi pour l’exécutif. Le budget 2025 repose sur une hypothèse de croissance de 0,9 %, un chiffre désormais dépassé. Or, une croissance plus faible signifie généralement des recettes fiscales moindres, ce qui risque de compliquer l’objectif du gouvernement de limiter le déficit public à 5,4 % du PIB.
À Bercy, on reconnaît que cette prévision pourrait rendre l’équation budgétaire plus difficile à tenir. Toutefois, les autorités affirment que l’objectif de déficit reste atteignable, bien que soumis à un risque haussier. La Banque de France met en garde contre toute interprétation hâtive et souligne que la situation économique peut encore évoluer.
Un marché de l’emploi relativement stable
Malgré ces perspectives moins favorables, la Banque de France ne prévoit pas de forte dégradation du marché de l’emploi. Le taux de chômage, actuellement à 7,5 %, devrait culminer à 7,8 % en 2025 et 2026, avant de redescendre à 7,4 % en 2027.
Ce maintien relatif s’explique par la résilience de certains secteurs et par une progression modérée des embauches, ajustée à l’évolution de l’activité. Toutefois, si la croissance venait à ralentir davantage, le marché du travail pourrait subir des tensions supplémentaires, notamment dans les secteurs les plus sensibles aux cycles économiques.
Une incertitude autour de la croissance qui pèse sur les perspectives
Au-delà des chiffres, cette révision reflète un environnement économique incertain. L’impact des tensions géopolitiques, les fluctuations des prix de l’énergie et les décisions monétaires des grandes banques centrales restent des éléments clés qui pourraient encore influencer l’évolution de l’économie française.
Dans ce contexte, le gouvernement devra adapter sa stratégie budgétaire pour soutenir l’activité tout en maintenant ses engagements en matière de finances publiques. La Banque de France reste prudente et souligne que si la croissance ralentit en 2025, les années suivantes pourraient marquer un retour progressif à un rythme plus soutenu.