Il y a cinq ans, la France se confinait pour freiner la propagation du Covid-19, marquant le début d’une période de crise sanitaire où les dépenses publiques ont explosé. Entre le chômage partiel, les prêts garantis par l’État et le bouclier énergétique, l’État a dépensé plus de 250 milliards d’euros pour soutenir l’économie. Si ces mesures ont permis de traverser la tempête, elles ont laissé un lourd héritage budgétaire.
Lors du confinement de mars 2020, la France a dû faire face à un défi inédit. Le gouvernement a rapidement mis en place des mesures exceptionnelles pour soutenir les entreprises et les citoyens : chômage partiel, prêts garantis par l’État, soutien au secteur de l’énergie avec le bouclier énergétique, et bien d’autres. Ces décisions ont permis de limiter les effets de la crise, mais elles ont également entraîné une hausse spectaculaire des dépenses publiques. En quelques mois, les milliards ont remplacé les millions dans les comptes publics.
Les critiques d’une gestion budgétaire débridée
Bien que les mesures aient été nécessaires face à l’urgence, elles n’ont pas manqué de faire réagir certains analystes et responsables politiques. Le rapporteur général du budget, le député Charles de Courson, déplore ce qu’il considère comme un manque de pragmatisme dans la gestion des finances publiques, rapporte Europe 1.
Selon lui, « on a distribué, on a dit que tout allait bien », mais cette générosité budgétaire a mené à une explosion de la dette. D’autres, comme le politologue Benjamin Morel, expliquent que la crise des gilets jaunes et la crise Covid ont entraîné une décroissance du discours austéritaire, et que des solutions budgétaires plus audacieuses ont été adoptées, sans grande considération pour l’avenir économique du pays.
Une crise sanitaire qui a fait exploser la dette publique
Si cette gestion budgétaire a été saluée à court terme pour sa capacité à maintenir l’économie à flot, elle a aussi creusé un fossé dans les finances publiques. Le soutien massif à l’économie a entraîné une augmentation vertigineuse de la dette publique, ce qui laisse un héritage lourd à gérer pour les années à venir. Pourtant, cette politique a eu pour but de préparer l’avenir en soutenant des secteurs clés et en protégeant les plus vulnérables face à des crises multiples, mais au prix d’un endettement qui pèse désormais sur les finances publiques.
Dans un contexte où les dépenses publiques restent à un niveau élevé, le gouvernement a récemment annoncé un objectif ambitieux : atteindre 100 milliards d’euros de dépenses militaires annuelles. Cet engagement risque de mettre encore plus sous pression les finances de l’État, alors même que la gestion de la dette issue des crises sanitaires et économiques précédentes reste une priorité.
La crise sanitaire et ses mesures exceptionnelles ont conduit à un accroissement rapide des dépenses publiques. Si ces mesures ont permis de maintenir l’économie en vie pendant une période difficile, elles ont aussi eu pour conséquence une explosion de la dette. Alors que la France se tourne vers l’avenir, il est clair que cet héritage budgétaire continuera de peser sur les décisions économiques du gouvernement pour les années à venir.